C’est la question que se poseront bon nombre des Congolais. Sont-ils démissionnaires ou ont-ils peur de se prononcer? Ces hommes politiques ont-ils aussi peur des représailles comme le citoyen lambda?

Où va la société congolaise? Les sociologues et psychologues tenteront peut-être de répondre à cette question. Néanmoins, ce qui est sûr, c’est que plus rien ne marche. Elle devient pervertie et apparaît profondément atomisée, intensément déstructurée et fortement déséquilibrée.
Les jeunes dans les grandes agglomérations servent de cibles/viviers pour promouvoir et susciter l’extrémisme violent, lequel conduit à l’accroissement des conflits et à l’exacerbation de la délinquance juvénile. Ils alimentent ainsi l’insécurité et ralentissent le développement socio-économique.
Parmi ces nouvelles formes émergentes de délinquance juvénile, le phénomène des «Bébés noirs», apparu depuis quelques années, et qui est devenu un fléau manifeste en République du Congo.
Le plus souvent désœuvrés et déscolarisés, ces jeunes munis d’armes blanches, commettent les pillages, les vols, les viols, les assassinats et des agressions contre les paisibles populations qui n’aspirent qu’à vivre en paix, malgré la dureté des temps.
Parfois démissionnaires, les parents sont à bout et deviennent passifs mais pas complices. Démunis ou retraités, ils assistent impuissants aux dérives de leurs enfants qui détruisent leur santé en consommant, en plus d’être violents, des drogues, de l’alcool de tout genre et bien d’autres produits prohibés.
Les accoutrements indécents des jeunes filles laissent à désirer. Elles se livrent les jours comme les nuits à la prostitution au grand dam des pouvoirs publics.
Les taximen s’injurient publiquement et de façon ostentatoire à longueur de journée. La délinquance juvénile gagne du terrain et inquiète les autorités publiques qui tentent de multiplier les initiatives en vain. Tuer est devenu pour ces jeunes quelque chose de banal, il ne soulève plus l’indignation.
A ces maux, s’ajoute la corruption qui gangrène l’administration congolaise. Rien ne peut s’obtenir sans laisser les plumes. Que ça soit dans les hôpitaux, les tribunaux, les écoles où même les diplômes d’Etat sont achetés, les recrutements, les bourses à l’étranger, les concours d’entrée dans les écoles de formation, ainsi qu’à la faculté des sciences de la santé.
Dans l’entre temps, la crise économique persistante met à mal des nombreuses familles qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Dans les quartiers assombris par les délestages et les pénuries d’eau, on compte les veillées, tout comme les décès dans les hôpitaux qui manquent même de médicaments de première nécessité. Les enterrements sont devenus des moments de fêtes, de joie et de danses où les mutuelles rivalisent à coût d’excentricités !
Face à tout ça, les politiques gardent le mutisme. On n’entend plus ces leaders politiques qui n’attendent que la veille des élections pour redonner vie et souffle à leurs partis politiques qui, pour certains, ne vivent que de déclarations.
La société s’effondre et c’est le moment où le pays a le plus besoin de tous ses enfants unis, pour conscientiser cette jeunesse qui est derrière ces hommes politiques pendant les campagnes ou les meetings, moyennant des tee-shirts et une somme de deux mil francs. C’est en ces moments difficiles et douloureux que le peuple a besoin d’eux. Chacun doit jouer sa partition.
Pendant que le commandant territorial des forces de police tente de ramener de l’ordre dans son institution en mettant en garde tous les policiers véreux contre les mauvaises pratiques dans l’intérêt général du pays, les politiciens, quant à eux, devraient appeler les jeunes au ressaisissement, à l’amour de la patrie et au vivre-ensemble tant prôné par eux-mêmes.
Le courage et la bravoure d’André fils Obami Itou ont été salués par les populations, victimes de ces comportements déviants. Reste à mettre aussi de l’ordre du côté des policiers de la route qui rançonnent les chauffeurs à longueur des journées; les policiers ou militaires qui se promènent dans les véhicules privés sans immatriculation ou documents tels que: l’assurance, contrôle technique comme si les accidents n’étaient l’exclusivité que des civils qui subissent le martyre; les bérets, képis des gendarmes, policiers ou militaires exposés dans les véhicules de leurs épouses pour échapper au contrôle routier; les hurlements des sirènes à gyrophares posés sur les BG de la police qui agacent les citoyens même lorsqu’ils ne vont pas en intervention, mais pour un simple dépassement ou pour aller aux entrainements du défilé du 15 août, y compris devant les hôpitaux où sont gardés les malades qui ont déjà des problèmes de cœur ou de la tension. C’est agaçant!
A ces bruits, s’ajoutent les nuisances sonores qui perturbent la quiétude dans les quartiers. L’autorité de l’Etat est presque bafouée et le Gouvernement ne parvient pas à assumer ses responsabilités dont celles d’offrir une éducation de qualité et à moindre coût, d’assurer la sécurité des personnes et des biens, de garantir un environnement décent aux citoyens, de garantir les soins de qualité.
Ici et là, on observe des augmentations de prix des denrées et des produits sur le marché malgré les arrêtés ministériels: la coupe est pleine.

KAUD