Les éléments de la police nationale ont interpellé le 19 février dernier à Makoua, dans le département de la Cuvette, un individu qui ferait partie d’un réseau de présumés trafiquants de pointes d’ivoire. Il a avoué avoir expédié, quelques mois auparavant, une glacière contenant cinq morceaux d’ivoire et trois queues d’éléphants dans un véhicule en provenance de Makoua, avec pour destination Brazzaville.

L’interpellation fait suite à la découverte de cette glacière le 11 octobre 2021 au poste de contrôle des Eaux et forêts de Mbouambé-Léfini sur la Nationale 2, dans le département du Pool, et à l’arrestation, par les agents des Eaux et forêts accompagnés des policiers, de l’individu venu réceptionner la glacière à Brazzaville. Une enquête était ouverte pour retrouver l’expéditeur de ce colis, et c’est à Makoua qu’il a été rattrapé par la Police de cette localité.
Le présumé trafiquant a depuis été transféré à Brazzaville où il a été placé sous mandat de dépôt le 24 février dernier, à la maison d’arrêt de Brazzaville. Il comparaitra devant le Tribunal de Grande Instance.
Toutefois, l’enquête va se poursuivre pour retrouver les autres membres du réseau qui seraient encore en cavale. Informé dès la première interpellation, le Projet d’appui à l’application de la loi sur la faune sauvage (PALF) apporte son appui technique et juridique dans cette affaire.
Le présumé délinquant faunique interpellé à Makoua est accusé d’abattage, circulation et commercialisation de trophées d’une espèce animale intégralement protégée: cinq morceaux d’ivoire et trois queues d’éléphant, représentant au moins trois éléphants massacrés. Le second lui est soupçonné de complicité de détention, circulation de ces produits. Ils encourent de lourdes peines allant de deux à cinq ans d’emprisonnement ferme et des amendes dont le plafond est de 5.000.000 de F.CFA, selon la loi. D’ores et déjà, les regards sont tournés vers la Justice pour la sentence.
Au cours des dernières années, le trafic des espèces fauniques est devenu plus organisé, plus lucratif et plus dangereux. Il a pris de l’ampleur au niveau mondial au même titre que le trafic de drogue. L’éléphant d’Afrique des savanes est «en danger» et l’éléphant d’Afrique des forêts «en danger critique», a déclaré le 25 mars dernier l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le commerce illégal de produits de faune conduit à l’extinction des espèces fauniques à travers le monde. A la lumière de cette réalité, le Congo s’est engagé à protéger ses espèces animales en voie d’extinction; Il reste vigilant et sanctionne tous ceux qui entravent la loi protégeant la faune sauvage. Un grand travail est régulièrement accompli dans ce sens par les autorités. Car, les actes commis par les délinquants de faune sauvage ne peuvent rester impunis.

V.M.