Conduite par Roland Kpodar, la mission du Fonds monétaire international (FMI) en République du Congo a pris fin le 19 mai 2023. Son objectif était de mener des discussions avec les autorités congolaises dans le cadre de la troisième revue du Programme de facilité élargie de crédit (FEC). Pour le chef de la délégation, les discussions virtuelles devraient se poursuivre dans les prochains jours pour finaliser les détails de la mise en œuvre des politiques de réformes afin de parvenir à un accord au niveau des services du FMI.

L’achèvement de la revue sera soumis à l’approbation du Conseil d’administration de l’institution financière. La délégation du FMI a fait des observations préliminaires dans le cadre des consultations périodiques sous forme de suivi de l’évolution économique du pays. Sur la base de ces observations, les services du FMI établiront un rapport sous réserve de l’approbation de la direction générale du FMI.

Ce rapport sera soumis à l’examen et à la prise de décision de son Conseil d’administration. La délégation du FMI s’est félicitée de l’engagement renouvelé des autorités congolaises à mettre en œuvre les politiques nécessaires pour préserver la stabilité macroéconomique, promouvoir une croissance durable et inclusive, et consolider les progrès dans la réduction des vulnérabilités de la dette.
Selon les fonctionnaires du FMI, des progrès ont été réalisés au cours de la mission dans les discussions sur les mesures politiques visant à remédier aux dérapages budgétaires antérieurs et à faire avancer les réformes structurelles clés. Les priorités comprennent la création d’un espace budgétaire, notamment en stimulant la mobilisation des recettes intérieures par la rationalisation des exonérations fiscales, en particulier dans le secteur de l’énergie; en rationalisant les subventions aux carburants, tout en renforçant les mesures d’atténuation pour aider les plus vulnérables; et en donnant la priorité à des dépenses sociales plus larges et à des dépenses de développement essentielles.
Ils ont suggéré que la mise en œuvre rapide et décisive de ces politiques et réformes pour que le pays parvienne à consolider sa position budgétaire, à orienter les dépenses vers les besoins sociaux et les infrastructures essentielles, à maintenir la dette publique à des niveaux viables et à fournir une base solide pour une économie plus forte et plus diversifiée.
La délégation du FMI a réaffirmé que la reprise post pandémie s’est accélérée en 2022 avec une croissance économique estimée à 1,7%, tirée principalement par le secteur non pétrolier. La consommation et l’investissement ont été stimulés par les dépenses publiques et l’augmentation des activités dans l’agriculture, l’industrie manufacturière et les services.
La production pétrolière s’est contractée en raison de problèmes d’équipement dans certains grands champs. L’inflation alimentaire est restée élevée, entraînée par l’augmentation des coûts d’importation. Les prix mondiaux élevés du pétrole ont aidé le compte courant du pays, mais les coûts plus élevés des importations de carburant ont été subventionnés par le Gouvernement, creusant ainsi le déficit budgétaire non pétrolier de 2022.

Philippe BANZ