Le Président Denis Sassou-Nguesso a procédé le 20 mai 2023 à Mokeko, dans le département de la Sangha, au lancement des travaux de construction de la route Ouesso-Pokola, longue de 57 km. En présence du Premier ministre, Anatole Collinet Makosso; des membres du Gouvernement; des parlementaires, des ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques; le préfet du département de la Sangha, Gilbert Mouanda-Mouanda; le Président du Conseil départemental de la Sangha; Mme la Sous-Préfète du district de Mokeko, Odile Kinzénzé Kossa; le vice-président de la BDEAC (Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale), Jean Paterne Megne Ekoga; le délégué général aux Grands Travaux, Oscar Otoka; le directeur de la société China Road And Bridge Corporation (CRBC), adjudicataire du projet.

Ambiance électrique et festive sous l’accompagnement des danses folkloriques et tradi-modernes assurées par les groupes locaux et l’orchestre Bana Poto-Poto. Tel était le décor qui a meublé cette cérémonie à laquelle la population venue des différents districts du département de la Sangha a répondu massivement aux côtés de quelques partis politiques et associations qui ont mobilisé leurs militants: le PCT, le MAR, le RDPS, le RC, le Club 2002 et l’IPPC de Jean Philippe Ngakosso. Sur leurs tee-shirts et banderoles, on pouvait lire: «Merci pour la réalisation du vieux rêve de nos ancêtres»; «La Sangha dit merci au bâtisseur». On notait aussi la présence des ressortissants de la RDC, de la RCA et du Cameroun.

Le lancement des travaux
Le lancement des travaux

D’un coût total estimatif de 88 892 360 939 F.CFA, entièrement financés par la BDEAC, les travaux d’aménagement et de bitumage du premier module du corridor 13 en territoire congolais seront réalisés par l’entreprise CRBC, dans un délai prévisionnel fixé à 36 mois. Les missions de contrôle et de surveillance seront assurées par le groupement CIRA-COTEXA et les services techniques de la Délégation générale aux grands travaux (DGGT) qui en assurent la maîtrise d’œuvre publique.
Le futur tronçon Ouesso-Pokola, long de 47 km, comprendra la construction du pont sur la Sangha (615 m, le plus long du Congo devant celui sur le Kouilou, 394 km, et le Niari, 355 km). Le tracé de la route va rencontrer une vasière qui fera l’objet d’un autre pont de 170 m, et une sorte d’ile de 6 km. Cette route fait partie du corridor 13 qui doit relier le Congo à la RCA, en passant par les localités de Pokola, Enyélé et Bétou, pour atteindre Gouga à la frontière avec la RCA.
Compte tenu de sa longueur (1.310 km, sans compter les voiries et pénétrantes), cette route a été divisée en 17 lots, dont sept au Congo, neuf en RCA et Un au Tchad. Cinq cent quatre (504 km), est donc la longueur totale de la route Ouesso-Pokola-Gouga, laquelle, une fois aménagée, se greffera à la dorsale Pointe-Noire-Ouesso qui offre déjà un linéaire de 1300 km de chaussée bitumée.
Assise sur une plateforme de 11,50 mètres, la chaussée, classée dans la catégorie des structures souples, règnera sur une largeur de 7.50 mètres; elle sera bordée des accotements de 2 x 2.0 mètre et comportera un corps de chaussée dimensionné pour supporter un trafic moyen journalier annuel de 1000 véhicules/ jour.
Le corps de chaussée offrira en couche de fondation, une grave latéritique litho-stabilisée de 22 centimètres d’épaisseur; en couche de base, une grave bitume de 10 à 12 centimètres d’épaisseur, le tout couronné par un revêtement en béton bitumineux de 6 centimètres d’épaisseur, et un concassé 0/31,5 pour les accotements revêtus d’un enduit superficiel bicouche. 318 ouvrages hydrauliques de types dalots et 22 ponts seront construits sur l’ensemble du tracé.
Pour accompagner le projet, des aménagements connexes additionnels sont envisagés à savoir: la construction d’un poste de contrôle faunique et forestier; la construction de six forages d’eau dans les villages situés le long de la section; la construction des écoles comportant des blocs de 2 salles et 3 salles de classe, un bloc administratif et un logement du directeur avec, chacune, un mur de clôture; la construction d’un centre multifonctionnel pour les femmes; la construction d’un centre multifonctionnel pour les jeunes; la construction d’un centre de santé intégré; la construction d’un marché de 4 blocs avec clôture; la construction d’un séchoir à manioc.

Le Chef de l’Etat recevant les attributs ancestraux
Le Chef de l’Etat recevant les attributs ancestraux

«Les trois ouvrages d’art majeurs à construire sont dotés d’une structure mixte constituée des poutres métalliques surmontées d’une dalle de hourdis en béton armé. La dalle en béton armé du tablier, portée par deux poutres métalliques de 3,6 m de hauteur, a une épaisseur de 25 cm», a précisé Oscar Otoka, dans sa présentation technique de l’ouvrage.
Il a indiqué que la route sera équipée de 7.600 mètres linéaires de glissières de sécurité en GBA. «Elle sera marquée par 86 000 mètres linéaires de signalisation horizontale en bande de peinture blanche retro-réfléchissante et 1.014 panneaux du système de signalisation verticale. Dix bornes penta kilométriques marqueront et informeront les usagers de la route des sections traversées».
Sur le volet environnemental, «il sera mis en œuvre un plan de gestion environnemental et social à travers lequel, les populations et les usagers de la route seront sensibilisés. Une sensibilisation particulière des ouvriers et des populations sur les infections sexuellement transmissibles Vih-Sida sera au rendez-vous. Des activités de reboisement par la plantation d’arbres seront menées», a expliqué le délégué général aux Grands Travaux.
Pour le vice-président de la BDEAC, c’est un projet intégrateur qui permettra à la RCA et la République du Tchad d’avoir une alternative d’accès à la mer, par la voie ferrée, la voie routière et fluviale.
Dans le cadre de cette première phase du projet, la BDEAC a consenti à l’Etat congolais un concours de 99 milliards 700 millions de FCFA.
Par cette route, le Chef de l’Etat œuvre à poser, à partir de Ouesso, les jalons du désenclavement de la Likouala et atteindre la frontière avec la RCA. C’est une route d’intérêt communautaire qui vient, selon Jean Jacques Bouya, concrétiser «l’ambitieux programme d’investissements que le Gouvernement exécute en vue d’améliorer la connectivité nationale».
Par ce projet fédérateur dont Mokeko est le berceau, a-t-il poursuivi, «cette partie du pays verra passer et hébergera, mil et un convoi, pas moins qu’il verra se tricoter mil et une culture, de sorte que la Sangha et la Likoula cessent de constituer des points bloquants du corridor».
A préciser que le 22 mai, le chef de l’Etat a procédé à la mise en service de la centrale hybride d’Impfondo pour améliorer le cadre de vie de la population.

Cyr Armel YABBAT-NGO