Nous étions à Owando la semaine dernière, pour la première étape de la célébration de nos 140 ans d’évangélisation. La deuxième étape, dimanche passé, nous a conduit à Loango et à Pointe-Noire. Partout, il s’agit de mettre nos pas dans les pas des premiers missionnaires, les spiritains, qui portèrent l’évangile sur nos berges. Ils avaient quitté leurs terres lointaines, bravé les éléments, les incompréhensions et les hostilités de toutes sortes.
Aujourd’hui, nous nous disons chrétiens et nous nous prévalons de ce Christ qui nous a été porté à domicile ! Il y a 140 ans, les «Mon pères», et les «Ma sœur», sans oublier les «Mon frère», dans une abnégation que certains ont du mal à comprendre et à considérer comme «seulement» désintéressée ; pataugeant dans les marais de Loango ou de Linzolo ; affrontant les moustiques et d’autres bêtes méchantes disparues, vinrent dans nos contrées au nom de la mission.
Dimanche dernier, Pointe-Noire et toute l’Eglise qui est au Congo ont rendu hommage. Bougie allumée, on s’est arrêté devant chaque tombe de missionnaire enseveli au cimetière de Loango. On a rendu grâce à Dieu pour ces intrépides de la foi dont l’Eglise d’aujourd’hui nous invite à imiter l’exemple jusqu’au dépouillement de soi. Il y a 140 ans, nous n’étions pas des chrétiens ; c’est-à-dire qu’il ne restait pas trace en nous du passage des premiers missionnaires dominicains au 16è siècle.
Mgr Miguel Olaverri, l’archevêque de Pointe-Noire, nous invite à faire de ce 140è anniversaire un temps de défis, de renouveau et de relance d’une évangélisation qui prenne la suite. Les premiers signes de ce renouveau sont d’ores et déjà visibles et inscrivent leurs marques dans la durée du futur. Il n’y a qu’à voir – à admirer ! – cette toute première université catholique du Congo de Liambou, annonciatrice des semences et des fruits de la continuation qualitative de nos engagements de baptisés.
Nous étions à Owando, puis à Pointe-Noire. Nous bouclerons notre périple missionnaire par Brazzaville. Nous découvrirons ou redécouvrirons les recoins qui reçurent les premiers grains de l’évangile, et verrons ce qu’ils ont donné. C’est une étape nécessaire d’introspection à laquelle viendra nous aider à réfléchir le Légat du Pape. Car, si catholique veut dire universel, c’est aussi parce que le catholique congolais est relié par sa foi, du sommet à la base, à toute l’Eglise à laquelle nous devrions être fiers d’appartenir.

Albert S. MIANZOUKOUTA