Le ministère de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, en partenariat avec les organisations de la société civile et l’appui financier du partenaire Forest Peoples Programme (FPP), a organisé vendredi 29 novembre 2024 à Brazzaville un atelier d’échange multi-acteurs sur les droits des populations autochtones et communautaires locales.

Cet atelier a eu pour buts d’identifier les opportunités, enjeux et défis liés à la sécurisation des droits fonciers coutumiers et la conservation de la nature. Cette rencontre a permis d’échanger sur les droits et les mécanismes de promotion et de protection des droits des communautés.
Le ministère de la Justice a été représenté par Aubin Djondo-Kende, directeur des mécanismes de consultation et de la coopération; les organisations de la société civile par Sosthène Geoffroy Ekanga, secrétaire exécutif du CECD, et Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo, directrice exécutive de l’OCDH. Des juristes, experts des droits humains, de la forêt, de l’environnement, de la conservation de la biodiversité et du foncier ; des universitaires, des étudiants et quelques représentants de la population autochtone y ont pris part.
A la lumière des débats, les participants ont retenu que les questions des droits des autochtones et des communautés locales demeurent une lancinante préoccupation. Il y a la perte rapide de la biodiversité à laquelle on assiste; l‘effondrement des écosystèmes qui menace le bien-être et les moyens de subsistance des communautés. A cause des politiques de construction des infrastructures, d’extraction minière, l’exploitation forestière et la création des aires protégées, ces communautés ne savent plus à quel saint se vouer. Ces politiques ne prennent pas en compte les mécanismes de consultation et les informations de ces communautés. Bernadin Yassine Ngoumba, responsable du plaidoyer au Centre d’encadrement communautaire pour le développement (CECD), a plaidé pour la prise en compte des droits des populations autochtones dans les réformes législatives et réglementaires, mais aussi dans les politiques opérationnelles. «Les recommandations ont porté essentiellement sur l’autonomisation des communautés locales et des populations autochtones à mener des initiatives de conservation communautaires. Il est demandé aux autorités politiques d’explorer d’autres approches de conservation communautaire inclusive. Il faut aussi impliquer et faire participer les communautés dans les organes de prise de décisions», ont conclu les participants.
Mme Nina Cynthia Kiyindou Yombo de l’OCDH a souligné que le Congo est un pionnier en Afrique sur la protection et la promotion des droits des populations autochtones avec une législation spécifique, ainsi que des textes sectoriels prenant en compte la spécificité autochtone. Malgré ces atouts, des faiblesses demeurent dans la mise en œuvre de ces textes juridiques
Sosthène Geoffroy Ekanga, secrétaire exécutive du CECD, a précisé que les systèmes de sécurisation foncière au Congo sont organisés dans le cadre d’une règlementation complexe, issue des cadres juridiques mis en place par l’administration coloniale et l’histoire contemporaine.Il est difficile de connaître l’étendue des terres appartenant aux communautés locales et aux populations autochtones.
Aubin Djindo-Kende, pour sa part, a mis l’accent sur les défis qui restent à relever malgré les avancées.

Philippe BANZ