Ce n’est un secret pour personne, le football congolais traverse des moments difficiles. Il bat de l’aile si l’on examine les dernières statistiques. Tous les signaux d’alarme sont au rouge. Les faits témoignent par eux-mêmes. En quelques mois, ce football a cessé d’exister sur la scène continentale. Les sélections nationales et les clubs engagés en compétitions africaines interclubs ont été balayés l’un après l’autre. Les Diables-Rouges seniors hommes dans les éliminatoires de la CAN ‘’Cameroun 2022’’ en mars dernier et de la Coupe du monde ‘’Qatar 2022’’ en ce mois d’octobre ; l’AS Otohô (face à Petro Atletico d’Angola), en Ligue des champions, leur a emboîté le pas, avant de transmettre le témoin de la débâcle aux Diables-Noirs (face à Orlando Pirates d’Afrique du Sud), en Coupe de la Confédération. Et comme si cela ne suffisait pas, l’équipe nationale féminine seniors s’est mise en relief à son tour, elle aussi, face au Gabon (2-1 et 0-1) dans sa quête de qualification pour la phase finale de la CAN ‘’Maroc 2022’’. Devrions-nous en être surpris ? On a l’impression que tout ce qu’entreprennent les dirigeants de ce football, à tous les niveaux, est frappé de stérilité.
La décrépitude du football congolais n’est pas venue avec ces cinq éliminations, bien au contraire. C’est un vieux phénomène dont la longévité n’étonne plus personne. En engageant par exemple l’AS Otohô et Diables-Noirs, on ne se faisait pas d’illusion sur leur parcours africain, sans championnat. De toute façon, ce championnat est une épreuve qui fait banqueroute chaque année, parce que ne répondant pas aux attentes des organisateurs, du public et des dirigeants.
Les clubs ? Parlons-en encore ! Ils sont en faillite. Tout n’est qu’improvisation et amateurisme d’une époque révolue. Et lorsque la base est pourrie, il est vain d’en espérer des performances. Et au nom de l’indépendance des clubs, on les laisse sombrer. On devrait même se gêner d’aboyer. Car si l’Etat est le grand bénéficiaire des sacrifices consentis par des dirigeants bénévoles, il devrait prêter main forte à ces derniers pour redonner toute sa vigueur à notre football. Cela s’appelle subventionner les clubs. Pas plus tard que la semaine dernière, le Gouvernement nigérien, par exemple, a décidé d’octroyer une subvention de 100 millions de francs CFA à chacun des quatorze clubs de Ligue 1 de son pays pendant cinq ans. Une façon de soutenir la professionnalisation du football.
Que vont faire maintenant tous ceux qui grouillent autour du football congolais, pour essayer de sauver ce qui peut l’être encore ? «L’heure de la remise en cause a sonné», se prononce un analyste.

Jean ZENGABIO