On ne voit pas de clarté dans la préparation des Diables-Rouges avant leur entrée en lice pour les éliminatoires de la CAN 2023. En effet, le projet de stage de l’équipe nationale du Congo au Maroc annoncé par la FECOFOOT a été finalement rejeté sans autre forme de procès par le ministère en charge des Sports. Par ailleurs, révèle une source autorisée, la liste des joueurs retenus pour les deux matches du mois de juin aurait subi une légère manipulation à l’insu du sélectionneur national, ce qui a retardé sa publication.
Les pays nantis confient les affaires du football à leurs fédérations. Ce n’est pas le cas pour l’Afrique, eu égard à l’indigence de la plupart des fédérations nationales. Le Congo s’insère dans cette fourchette. Et sa fédération n’éprouve aucune honte à l’admettre. La paternité des Diables-Rouges, l’équipe nationale, est partagée conjointement entre la FECOFOOT dans son rôle d’organe technique, et le ministère des Sports, de loin le plus gros ‘’pourvoyeur’’ de fonds. A l’orée de la première journée des éliminatoires de la CAN 2023, on attendait une coopération heureuse entre les deux entités pour mettre les Diables-Rouges dans les conditions idéales dans la perspective de leur déplacement de Bamako où ils en découdront le 4 juin avec le Mali, et de l’accueil de la Gambie quatre jours plus tard à Brazzaville. Rien ne semble s’y faire.
Il y a des divergences entre ceux qui grouillent autour des Diables-Rouges, d’après la même source. La pomme de discorde, révèle-t-elle, serait d’abord le lieu de préparation des Diables-Rouges. Le sélectionneur national Paul Put avait sollicité une mise au vert au Maroc. Pour l’entraîneur belge de l’équipe nationale du Congo, le Maroc, avec ses installations ultramodernes disposant de pelouses naturelles comme celle du terrain où se disputera Mali-Congo à Bamako, serait un point de regroupement idéal. L’avantage serait double: à partir de ce pays, les joueurs évoluant à l’étranger et qui ont des exigences sur la qualité des terrains d’entraînement, arriveraient le même jour. Ensuite, en trois heures de vol environ, on est à Bamako à partir du royaume chérifien. La FECOFOOT ayant estimé que ses arguments portent, a donné son feu vert.
Mais en haut lieu, on a jugé inutile ce déplacement qui serait en outre extrêmement coûteux pour rien, affirme une autre source. D’autant qu’aucun match amical n’a été programmé au Maroc, a-t-on argumenté. Autre argument: le pays se trouve dans une période où les moyens de l’Etat sont rares. Il est vrai que le Congo a de vrais problèmes budgétaires en ce moment, et le discours du Gouvernement a toujours été de réduire les dépenses publiques. Finalement, le staff technique des Diables-Rouges s’est résigné à préparer le match de Bamako à Brazzaville. Mais, il s’avoue effaré par la mauvaise qualité de la pelouse de Kintélé. «Les joueurs professionnels risquent d’être en difficulté sur ce terrain plein de rebonds», explique-t-il.
La même source révèle que le dialogue ne semble pas non plus aller de soi, concernant la liste des joueurs retenus. Une liste a circulé sur les réseaux sociaux, mais un des noms qui y figurent ne serait pas acté par le sélectionneur national. Qui l’aurait glissé sans en informer Paul Put?
Commentaire d’un analyste sportif: «Tout porte à croire que le centre d’intérêt des dirigeants, à tous les niveaux, est ailleurs que dans l’instauration d’un climat serein dans la préparation des rencontres internationales du mois de juin.»

Jean ZENGABIO