Il s’est tenu à Brazzaville, du 23 au 24 mai 2022, le 13e Forum sur la gouvernance forestière, organisé par le Centre international pour le développement et la formation (CIDT) de l’Université de Wolverhampton, en Angleterre, en partenariat avec la société civile et sous le parrainage du ministère de l’Economie forestière. La cérémonie d’ouverture a été placée sous le patronage de la ministre Rosalie Matondo, en présence de M. Giacomo Durazzo, ambassadeur de l’Union européenne au Congo, du Pr. Philip Dearden, représentant l’Université de Wolverhampton.

Plateforme d’échange, ce Forum consacré à l’avenir des forêts a réuni près de 200 personnalités et experts venus d’horizons géographi- ques divers. Une opportunité qui leur a permis de mettre en commun les idées, les expériences, les connaissances et les moyens. Raison pour laquelle l’Union européenne soutient son organisation: «Cette mise en commun est la seule voie pour relever les défis auxquels nous faisons face», a déclaré Giacomo Durazzo.
Le diplomate européen a rappelé que les forêts sont parmi les écosystèmes les plus productifs du monde. En ce sens, «nous partageons une responsabilité commune en ce qui concerne les défis posés aux forêts par le changement climatique, les besoins de développement, les objectifs de conservation», a-t-il fait savoir.Et d’indiquer que l’Union européenne a renforcé son ambition et ses engagements en faveur d’une action internationale sur les questions environnementales, y compris les forêts, le changement climatique et la biodiversité, dans le contexte du pacte vert pour l’Europe.
Pour lui, les efforts conjoints fournis, à travers une coopération Union européenne et Congo, dans le secteur forestier, ont déjà conduit à l’atteinte de résultats encourageants. «Nous devons parvenir à l’étape de contrôles toujours plus robustes, d’un secteur privé pleinement respectueux du cadre réglementaire national en vigueur, d’une parfaite coordination, afin de parvenir à une gouvernance et une exploitation forestière durable, dont les bénéfices seront partagés avec les communautés locales et les populations autochtones qui en dépendent», a dit Giacomo Durazzo.
Dans son allocution, lue par son directeur de cabinet, Pierre Taty, la ministre Rosalie Matondo, empêchée, est revenue sur les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat et sur celui de l’Organisation mondiale de la météorologie, qui montrent clairement que le réchauffement climatique s’accélère et qu’il demeure le risque majeur pour la survie de l’humanité. «Avec une telle accélération, l’objectif 1,5% fixé dans le cadre de l’accord de Paris pourrait être largement dépassé, pour avoisiner les 3°C».
Parallèlement à ces constats, «toute la communauté internationale s’accorde désormais à admettre que la solution basée sur la nature pour juguler ce fléau des temps présents consiste à maintenir le couvert forestier du monde et aussi l’augmenter à travers l’afforestation et le reboisement dont le rôle est préoccupant», a-t-elle précisé.
Une telle perspective, a poursuivi la ministre, «interpelle davantage la communauté internationale sur la nécessité d’une réponse plus vigoureuse et cohérente, construite, entre autres, sur une mobilisation plus accrue de tous les acteurs de la société, y compris la société civile. C’est à notre humble avis une invite au resserrement de la collaboration entre divers parties prenantes engagées pour la cause climatique, notamment pour la préservation des forêts tropicales, en général, et celles du Bassin du Congo, en particulier».
La ministre a parlé des réformes entreprises par le Congo en matière de gestion durable des forêts. «Le cadre juridique congolais actuel lié aux forêts, élaboré selon un processus participatif, qui n’a laissé aucune partie prenante de côté, place la bonne gouvernance au cœur des enjeux de l’heure, et réserve une place de choix à la société civile, reconnue comme l’un des acteurs majeurs de garantie de transparence dans le cadre de la gestion durable des forêts et écosystèmes associés».
Rosalie Matondo a invité la société civile à être davantage proactive et à s’activer aux côtés des gouvernants pour sensibiliser, informer, œuvrer à la recherche des solutions, à la mise en œuvre des actions et relayer le plaidoyer des politiques relatif à la mobilisation des financements.
Les participants ont abordé les thématiques liées à l’économie verte, le changement climatique et l’utilisation des terres, la déforestation et la dégradation des forêts, l’observation indépendante des forêts, le commerce des produits forestiers durables, la lutte contre la criminalité liée à la faune sauvage, etc.
Un panel de haut niveau sur le processus de réformes du secteur forestier en République du Congo a ouvert les travaux de ce Forum qui s’est tenu six mois après la COP26 à Glasgow, en Ecosse.

Cyr Armel YABBAT-NGO