Autrefois, la spécialité de greffier en chef était réservée aux greffiers principaux issus de l’École nationale moyenne d’administration (ENMA), qui forme les cadres moyens de l’administration et recrutés dans la Fonction publique. Aujourd’hui, cette spécialité est accessible à l’ENAM aux non-fonctionnaires, c’est-à-dire aux bacheliers sans qualification ni expérience professionnelle.

Cependant, le métier exige des prérequis spécifiques et un parcours adapté. L’ENMA et l’ENAM sont deux établissements distincts, chacun ayant ses propres objectifs et missions. L’ENMA forme les cadres moyens, alors que l’ENAM prépare les cadres supérieurs. Il est donc crucial de ne pas les confondre.
Pour devenir greffier principal, il faut suivre deux années de formation à l’ENMA. Après cela, il faut attendre deux ans pour passer le concours de l’ENAM, option greffier en chef, qui dure trois ans. Ainsi, un élève ayant suivi le cursus de l’ENMA devra consacrer cinq années pour atteindre le même diplôme et la même qualification qu’un étudiant de l’ENAM, qui n’en a besoin que de trois. Cela semble injuste pour ceux déjà en poste comme greffiers principaux.
L’ouverture de nouvelles filières se fait sans décision du conseil des ministres, permettant à chacun de décider unilatéralement. L’ENMA est la seule institution au Congo dédiée à la formation des cadres moyens. Il est donc impératif de redorer son image, sinon l’école risque de disparaître.
Le pays ne peut se permettre de former uniquement des cadres supérieurs : qui occupera les postes intermédiaires? Trois filières ont été suspendues à l’ENMA, dont celle du journalisme. Le pays ne formera plus de journalistes de niveaux I et II. De plus, les fonctionnaires recrutés avec le BEPC ne pourront pas accéder à l’Université Marien Ngouabi pour étudier le journalisme, car ils n’ont pas de baccalauréat. Ils se retrouvent donc bloqués.
L’ENMA est la seule école au Congo qui forme des journalistes au niveau moyen. Elle n’a pas été créée uniquement pour accueillir les élèves, mais aussi pour permettre aux cadres moyens de la Fonction publique de changer de statut avant de poursuivre leurs études à l’ENAM.
La filière de diplomatie a été supprimée au profit d’un partenariat public-privé, qui en est en réalité une branche. Que dire de la gestion des collectivités locales, qui fait partie intégrante de l’administration générale? Supprimer ces filières est une grave erreur, tout comme celle de la gestion scolaire, qui formait les gestionnaires d’établissements scolaires, désormais menacés de disparaître.
On met en place des filières comme l’hôtellerie et le tourisme, alors que l’État s’est désengagé de ces secteurs. Une fois formés, ces élèves seront-ils recrutés par la Fonction publique? L’État ne dispose pas d’hôtels. C’est une situation de casse-tête.

Jassyne (Finaliste)

Abonnez-vous à notre bulletin d'information