A travers le Projet de développement des compétences pour l’employabilité (PDCE), le ministère de l’Enseignement technique a ouvert une formation aux techniques de la recherche de l’emploi salarié et à la création d’une micro entreprise, avec l’appui financier de la Banque mondiale. L’association Matéa de l’information et de la communication pour le développement (AMICOD) impliquée dans l’encadrement de ces jeunes dans cette formation se déploie activement pour les pousser à mieux s’insérer professionnellement dans la vie active. Marien Nzikou-Massala, coordonnateur de l’AMICOD a dégagé l’intérêt de cet encadrement qui a démarré le 12 octobre dernier et ira jusqu’au 12 décembre 2020.

*Quelle est la nature de la formation pour les jeunes qui sont encadrés ici?
**Ce sont des jeunes qui avaient bénéficié d’une formation du PDCE à travers le financement de la Banque mondiale. A Brazzaville, ces jeunes sont sortis des écoles de formation comme le centre Don Bosco, l’école de la Sœur Françoise et le Centre d’éducation de formation et d’apprentissage des métiers (CEFA). Ils ont suivi des formations en hôtellerie, en maçonnerie, le métier de bâtiment, menuiserie, mécanique, électricité et tous les métiers appris au niveau de ces différents centres. Ce que nous faisons, c’est l’accompagnement de ces jeunes. Après avoir subi une formation professionnelle, pour certains de six mois et pour d’autres de neuf mois dans ces métiers, nous assurons la suite de la formation dont ont bénéficiée. Nous sommes en train de les accompagner dans la recherche de l’emploi salarié et dans la création des micro entreprise.

*C’est pour leur insertion dans la vie active?
** Tout à fait. Ce que nous sommes en train de faire c’est le coaching de
ces jeunes. On veut les lancer sur le terrain de l’emploi après la formation. Ces jeunes doivent savoir ce qu’ils doivent faire pour créer une entreprise et comment faire pour rechercher du travail sur la place publique. Nous avons des formateurs dans le marketing, sur la recherche de l’emploi, qui sont en train d’encadrer ces jeunes. On trouve toutes les catégories sociales, des filles et des garçons.

*Allez-vous leur donner des kits ou leur ouvrir la porte aux crédits?
** Pour ce qui est des kits et autre type d’accompagnement, c’est ainsi que nous les encadrons dans la manière de concevoir des projets. Tant qu’ils n’ont pas d’idées, il est difficile d’avoir un financement. C’est pourquoi ils sont initiés comment concevoir un projet consistant pour bénéficier par la suite d’un crédit financier des potentiels bailleurs. Ces jeunes ont été formés dans différents métiers, mais il faut qu’ils sachent sur le terrain de l’emploi ce qu’ils doivent faire pour capitaliser les connaissances acquises pendant le moment de formation.

*Vous les organisez en coopérative, en groupement ou en individualité?
** Pour l’instant, c’est chacun pour soi, mais on va regarder les compétences des enfants et ce qu’ils désirent faire. On verra par la suite quelles sont les structures à consulter pour que ces derniers puissent bénéficier des financements.

* Est-ce que ces jeunes sont intéressés à cet encadrement?
**Nous nous sommes rendus compte que ce sont ce genre de possibilités qui manquaient à ces jeunes. Maintenant, nous devons éviter d’avoir l’habitude de former des jeunes qui par la suite deviennent des simples chômeurs. Ceux-ci après leur formation, peuvent concevoir des petits projets. Il y aura une équipe de suivi de l’AMICOD à la fin de la formation pour évaluer les résultats, à savoir sur les 1 543 encadrés combien ont pu décrocher un emploi sur le marché congolais. Combien ont pu créer une entreprise. Nous voulons avoir une connaissance sur le nombre des jeunes qui auront décroché des emplois, avoir des statistiques après la formation. C’est ce que nous ferons à la fin de cette formation au mois de décembre prochain et même des années à venir.

* Comment se comporte le partenariat avec l’enseignement technique?
** Nous, nous venons en appui au ministère de l’Enseignement technique à travers le projet PDCE. Nous sommes comme des partenaires du PDCE. Nous sommes là pour les accompagner dans l’insertion des jeunes.

*Quel espoir donnez-vous aux jeunes face à un bassin d’emploi desséché au Congo ?
**Ce que nous encourageons, c’est l’enthousiasme de ces jeunes. C’est vrai que le marché de l’emploi est rude, mais les jeunes gens que nous encadrons ont des idées. C’est ce que nous trouvons de louable auprès de ces jeunes. Si on peut capitaliser les connaissances reçues, je crois qu’on aura pas mal d’entrepreneurs d’ici là.

Propos recueillis par
Philippe BANZ