Le ministère de la Santé et de la population et la représentation de l’OMS au Congo ont organisé lundi 16 janvier 2023 à Brazzaville, une formation sur les mécanismes des plaintes communautaires en matière de prévention et de protection contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels (SEAH). La cérémonie officielle d’ouverture a été coprésidée par Gilbert Mokoki, ministre de la Santé et de la population, et Chris Mburu, coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Congo, en présence du Dr Lucien Alexis Manga, représentant de l’OMS au Congo. Des représentants de quelques agences des Nations Unies au Congo et des cadres de certains ministères étaient présents.

Cette formation a permis d’avoir une compréhension des principes, des contraintes, des défis, des approches et des bonnes pratiques pour identifier les améliorations, mais surtout d’acquérir une meilleure compréhension de l’opérationnalisation des engagements à servir et à protéger les personnes vulnérables.
La formation qui s’est tenue du 16 au 19 janvier 2023, a regroupé plus d’une trentaine de participants venus de plusieurs administrations publiques et des organisations non gouvernementales pour réfléchir, afin de promouvoir des comportements et des attitudes propices à la responsabilisation. L’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels constituent une violation grave des droits de l’homme, selon l’OMS. A la lumière des débats, ces participants ont élaboré un plan à mettre en place incluant des recommandations pratiques.
Chris Mburu a révélé que les Nations Unies ont pris des dispositions sur les mécanismes de plantes communautaires dans le cadre de la prévention et la riposte contre les exploitations et les abus sexuels.

Les invités et les participants
Les invités et les participants

Ouvrant les travaux, Gilbert Mokoki a rassuré que le pays prend toutes les précautions de ce phénomène qui déshonore l’être humain devenu une grande préoccupation dans le monde. «Ces actes inhumains peuvent être d’ordre verbal, physique, visuel ou psychologique. Ils portent atteinte à la pudeur et à la dignité de l’homme. Ces actes qui n’épargnent aucun continent, aucune nation deviennent de plus en plus fréquents, amplifiés par le mauvais usage de l’internet des temps présents», a-t-il dit.
Face à cette situation, le ministre de la Santé a poursuivi que les Nations Unies et d’autres organisations internationales ont élaboré des instruments pour permettre à chaque pays de mener une lutte efficace contre ces actes. Au niveau national, a-t-il indiqué, le Congo, très conscient de cette situation, a déjà entrepris plusieurs interventions de lutte contre l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels, notamment la ratification depuis 2009, les instruments juridiques internationaux de protection des droits humains et l’élimination de toute sorte de discrimination à l’égard des femmes, dont entre autres, l’insertion dans son code pénal des articles 174, 330, et 340 qui condamnent l’exploitation, les abus et le harcèlement sexuels et l’adoption de la loi n° 4-2010 du 14 juin 2010, portant protection de l’enfant en république du Congo.

Une vue de la tribune
Une vue de la tribune

Du point de vue moral, Gilbert Mokoki a rappelé que le Gouvernement travaille avec les églises pour conscientiser les populations sur les méfaits des abus et de harcèlement sexuel dans les milieux professionnels, les établissements scolaires et les universités, les communautés et même dans la force publique en utilisant des aumôniers.
En ajoutant tous ces moyens juridiques et moraux, le changement souhaité n’est pas encore atteint. Le Congo enregistre encore des actes d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels, à tous les niveaux de la vie sociale. Souvent ces actes sont cachés aux services habilités qui devraient pourtant y apporter des réponses.

Ph. B