Drôle de phénomène que celui qui frappe les institutions et les administrations publiques. En effet, la course effrénée à la publication des informations classées « Confidentiel » à laquelle nous assistons ces derniers temps devient un phénomène courant. Elle laisse penser que la République est désormais dans la rue. Tout désormais semble publiable et les auteurs de cette pratique répréhensible ne s’interdisent rien, ne se fixent aucune limite. Les échanges épistolaires et téléphoniques entre les hauts responsables de la République, par exemple, se retrouvent désormais sur la place publique. Il y a quelques jours, un courrier confidentiel du Trésorier payeur général, Albert Ngondo, au ministre de l’Economie et des finances a fait les choux gras de la presse et des réseaux sociaux. Aucun service de l’Etat n’est à l’abri du phénomène des fuites de documents administratifs confidentiels. Quel effet produira la mise en garde du Premier ministre Anatole Collinet Makosso, préoccupé sans doute par ce phénomène si aucune enquête n’est ouverte pour en trouver les auteurs ou les commanditaires ? En tout cas, l’époque où les documents frappés du sceau «confidentiel» suscitaient une certaine peur pour l’agent public semble révolue.