Le nouveau président a prêté serment en tant que chef de l’Etat de la République gabonaise. Il entame ainsi un mandat de sept ans à la tête du Gabon. La cérémonie s’est tenue samedi 3 mai dernier au stade de l’Amitié sino-gabonaise à Libreville, devant plus de 40 000 personnes, dont une dizaine de chefs d’Etat d’Afrique, symbolisant l’importance de cette nouvelle étape dans l’histoire politique du pays.
Cette investiture marque la fin d’une période de transition initiée après le renversement, le 30 août 2023, de l’ancien président Ali Bongo Ondimba, dont la famille dirigeait le Gabon depuis plus de 55 ans. Elu avec un score officiel de 94,85% des voix lors du scrutin présidentiel du 12 avril 2025, Oligui Nguema siège désormais comme le premier président post-clan Bongo.
Dans son discours d’investiture, le nouveau président a présenté une vision ambitieuse pour le Gabon. Il a promis de «refonder l’Etat», de renforcer la gouvernance publique et de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions. La diversification de l’économie, aujourd’hui trop dépendante du pétrole, figure parmi les priorités de son programme. Il a également insisté sur la nécessité de lutter contre le chômage massif, notamment chez les jeunes, et de moderniser le système éducatif.
Le président Oligui Nguema a évoqué l’urgence d’améliorer les services sociaux de base, en particulier l’accès à l’eau potable, à la santé et à l’électricité dans les zones rurales. Il a souligné que la lutte contre la corruption, le clientélisme et les abus de pouvoir sera rigoureuse, affirmant que «plus rien ne sera comme avant».
Toutefois, les défis sont considérables. Bien que le Gabon soit riche en ressources naturelles, notamment en pétrole et en bois, une grande partie de la population vit encore sous le seuil de pauvreté. Le taux de chômage, particulièrement élevé chez les jeunes diplômés, avoisine les 40%. L’économie reste peu diversifiée et dépendante des fluctuations du marché mondial.
Par ailleurs, l’opposition et une partie de la société civile continuent de dénoncer un processus électoral opaque et une concentration du pouvoir au sein des structures militaires. Si Brice Clotaire Oligui Nguema jouit d’une popularité notable, sa capacité à gouverner de manière inclusive et à engager des réformes structurelles profondes sera déterminante pour asseoir sa légitimité à long terme.
En assumant les rênes du pouvoir pour un mandat de sept ans, le président Oligui Nguema inaugure une nouvelle phase de la vie de son pays. De militaire à civil élu, les Gabonais, fatigués des promesses non tenues, attendent des résultats concrets. Les mois à venir seront décisifs pour savoir si ce nouveau chapitre politique marquera réellement une rupture avec le passé ou s’il ne s’agit que d’un changement de façade.
Gaule D’AMBERT