Alain-Claude Bilie-By-Nze, l’un des fidèles, proches et poids lourds de la politique gabonaise, a été nommé Premier ministre, chef du gouvernement par le président Ali Bongo Ondimba, lundi 9 janvier 2023. Il remplace à ce poste Rose Christiane Ossouka Raponda, nommée vice-présidente de la République. Ali Bongo s’est adjoint Bilie-By-Nze, à huit mois de la présidentielle.

Agé de 55 ans, Alain-Claude Bilie-By-Nze a occupé plusieurs portefeuilles depuis 2006. Il était vice-Premier ministre et ministre de l’Energie et des ressources hydrauliques du gouvernement sortant. Il a aussi été à la tête du ministère des Affaires étrangères, et a également été conseiller politique et porte-parole du président gabonais de 2012 à 2015.
Peu de temps après, Bilie-By-Nze a annoncé la composition de son gouvernement: le précédent reconduit quasiment à l’identique pour les postes-clés et d’importance intermédiaire, mais passant de 38 à 45 membres avec le rajout de sept ministres délégués. Rose Christiane Ossouka Raponda, 59 ans, ancienne maire de la capitale Libreville, ancienne ministre de la Défense et ancienne première ministre (mais aussi première femme chef d’un gouvernement gabonais) depuis juillet 2020, a été nommée vice-présidente, un poste supprimé depuis mai 2019. La fonction est d’assister le chef de l’Etat, mais n’a aucun rôle d’intérim en cas de vacance de pouvoir. Le chef de l’Etat peut à tout moment démettre le vice-président de ses fonctions. Les élections présidentielle et législative vont se tenir à l’été 2023.
Ali Bongo a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui avait dirigé le Gabon pendant plus de quarante et un ans. Depuis son accident vasculaire cérébral en octobre 2018 qui l’a tenu de longs mois éloigné de la scène publique, le chef de l’Etat gabonais, pressenti candidat en 2023 par le Parti démocratique gabonais (PDG) a fréquemment remanié le gouvernement après avoir exigé, de retour de convalescence, de ses ministres qu’ils «se mettent au travail au service de la population».

Alain-Patrick MASSAMBA