Tel est le but du lancement par le Gouvernement le 14 juillet dernier du Projet de riposte d’urgence au COVID-19 et les activités du mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie, avec le soutien de la Banque mondiale et des partenaires onusiens (FNUAP, OMS, UNICEF). La cérémonie de lancement a été patronnée par Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé, en présence des membres du Comité de riposte contre le coronavirus en République du Congo.

Pour le Gouvernement, il est question de revoir la copie du premier plan national de riposte contre le COVID-19 qui a montré ses limites sur le terrain, surtout au début de la pandémie qui ne cesse de se propager faisant craindre le pire pour le pays. On compte déjà 2222 cas positifs.
Le Congo n’était pas préparé à gérer une telle épreuve, comme d’ailleurs la catastrophe du 4 mars 2012. Tirant les leçons de celle-ci, le Gouvernement avait initié dans le cadre de la projection de ses efforts de développement actuels et futurs en vue de l’émergence en 2025 une Stratégie nationale de prévention et de réduction des risques de catastrophes (SNPRRC) avec son plan d’action.
La situation actuelle de la gestion des risques de catastrophes au Congo est principalement marquée, négativement, par un certain nombre de facteurs, dont l’absence de mécanisme adéquat, clair, permanent de coordination nationale interinstitutionnelle et intra-institutionnelle d’ensemble et pour chaque composante, gestion des risques de catastrophes avec définition claire de l’organisation, du fonctionnement, des mandats et responsabilités des acteurs y afférents, ainsi qu’une insuffisance de ressources et de capacités techniques, matérielles et financières pour la mise en œuvre des mandats, rôles et responsabilités de chaque acteur dans les différentes composantes.
Pour éviter de retomber sur les manquements de la mise en œuvre de cette stratégie nationale, le Gouvernement veut mettre du sérieux dans la gestion du COVID-19. Le nouveau dispositif soumis à l’appréciation des membres du comité s’inscrit dans le cadre du plan national de riposte contre cette pandémie et le bien-être de la population.
Pour ce faire, la Banque mondiale a mobilisé une enveloppe de 11,3 millions de dollars, soit environ 6,6 milliards de francs CFA, afin de répondre aux besoins de santé de la population et renforcer les actions du Gouvernement en matière de prévention, de surveillance épidémiologique, de détection précoce et de prise en charge des cas de coronavirus. «Il est impérieux de conjuguer les efforts pour sauver des vies, atténuer les impacts de la crise et répondre efficacement aux besoins sanitaires, sociaux et économiques immédiats du Congo tout en gardant l’attention sur les défis de développement à plus long terme», a déclaré Korotoumou Ouattara, représentante résidente de la Banque mondiale au Congo.
Dans cette mission, l’OMS se chargera de renforcer l’implication dans la riposte des prestataires de services de santé non étatiques et tout particulièrement ceux du secteur privé. Tout comme elle sollicitera la capacité des organisations non gouvernementales opérant dans le domaine de la santé pour la sensibilisation et l’éducation de la population à la Covid-19, le suivi des patients.
Le FNUAP, quant à lui, se focalisera sur la continuité des services en matière de santé de la reproduction et de lutte contre les violences basées sur le genre, selon une approche holistique de prise en charge médicale, d’accompagnement psychologique, de sensibilisation et de mobilisation communautaires. Ses interventions seront orientées vers la protection des prestataires de soins; l’approvisionnement continu en produits de santé de la reproduction et la mise en place de mécanismes de prévention et la prise en charge des violences sexuelles et sexistes.
L’action de l’UNICEF, par contre, sera, quant à elle, concentrée sur le renforcement de la communication de proximité, des approches communautaires et la continuité des soins de santé primaires dont la vaccination, le dépistage, la prise en charge de la malnutrition aigüe, la promotion des mesures de prévention et de contrôle des infections en milieu scolaire. Il appuiera également l’approvisionnement en équipements et réactifs de laboratoire en vue d’augmenter la capacité de dépistage de la COVID-19 conformément au plan national de riposte.

Cyr Armel YABBAT-NGO