La Rencontre pour la paix et les droits de l’homme (RDPH), en partenariat avec l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH) a organisé à l’intention des responsables des administrations publiques, privées, des entreprises forestières, des organisations de la société civile, des professionnels des médias et autres une table ronde multi-acteurs, le 20 septembre 2022, à Pointe-Noire. Elle a eu pour but de mener une réflexion sur la gestion durable des forêts, en lien avec les initiatives climatiques, dans le but de concilier le projet d’une exploitation forestière à impact réduit et transparent et le respect des engagements nationaux et internationaux pour une meilleure gouvernance forestière, foncière et climatique.
Après avoir suivi le film intitulé «Les larmes des communautés locales et populations autochtones des zones d’exploitation du département de la Lékoumou», la trentaine de participants a suivi les différents thèmes développés par Christian Mounzéo, coordonnateur national du RPDH; Brice Makosso, Franck Loufoua, Fabien Sévérin Kimpoutou, également membres du RPDH; Nina Cynthia Kiyindou Yombo, chargée du programme ressources naturelles et droits des communautés forestières à l’OCDH; Jean Augustin Kokolo, directeur d’exploitation de la société Sipam; Patrice Ngangouo, agent en service à la direction départementale du Domaine foncier du Kouilou; Edgard Tabaka, chef de service des Forêts de la zone sud du département de la Lékoumou.
Après échanges, les participants ont souhaité que les organisations de la société civile continuent de faire avancer l’agenda de la gouvernance climatique; à améliorer le système de collecte des revenus issus de l’exploitation forestière. Les participants ont également été informés des différentes lois que le Congo s’est engagé à respecter: la loi de protection des peuples autochtones, le code de transparence et de responsabilité dans la gestion des finances publiques, le code forestier, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), l’Initiative pour les forêts d’Afrique Centrale (CAFI), la réduction des émissions dûes à la déforestation et à la dégradation des forêts, incluant la conservation de la biodiversité, l’accroissement des stocks de carbone et la gestion durable des forêts (REDD+), entre autres.
Quelques recommandations ont été formulées à cette occasion: la formation des communautés; la révision de certains articles de la loi foncière qui octroient les terres aux propriétaires fonciers coutumiers; le renforcement de la culture citoyenne auprès des communautés; l’accélération de l’adoption de la loi sur la propriété réelle et la finalisation du registre public des bénéficiaires effectifs, dans le but de se conformer à l’exigence 2.5 de la norme.
La table ronde s’est tenue grâce à l’appui financier de Foreign Commonwealth & développement Office (FCDO) du Gouvernement britannique et l’Agence norvégienne de développement (NORAD), avec l’appui technique du FERN.
A noter que les forêts du Congo couvrent 69% de sa superficie nationale, soit 23,5 millions d’hectares. Ces forêts sont d’une importance capitale aussi bien pour le pays que pour le basin du Congo, tant sur le plan économique, environnemental que social. Ces écosystèmes forestiers fournissent des services écologiques, mais aussi des moyens de subsistance vitaux pour les communautés locales et populations autochtones.

Equateur Denis NGUIMBI