La 28è édition de la Journée internationale des personnes handicapées a été commémorée le 3 décembre 2020 à travers le monde. A Brazzaville, une cérémonie a été organisée sur le thème : ‘’Développons notre résilience collective pour trouver et mettre en œuvre des solutions durables afin de ne laisser personne de côté pendant et après la COVID-19’’.

Cette initiative d’Armand Guy Richard Ndinga Okossa, Secrétaire exécutif adjoint du Conseil consultatif des personnes handicapées (CCPVH), avait pour but d’interpeller les responsables des associations leaders à travailler pour le bien des PVH, et apporter de la matière au CCPVH afin d’en faire part au Gouvernement. Elle a aussi permis aux participants d’inviter l’Etat à protéger toutes les personnes fussent-elles handicapées comme cela ressort dans la Constitution du 25 octobre 2015.
Deux exposés ont été faits pendant à cette occasion. Celui de Pierre-David Ibala, ancien président de l’Union nationale des handicapés du Congo (UNHACO) à Brazzaville a porté sur le thème de la journée ci-dessus. «Sur le plan économique, a-t-il dit, l’Etat a le devoir de protéger la personne, fût-elle ‘’physiquement diminuée’’, au regard de l’article 8 de la Constitution du 25 octobre 2015. Une personne peut aussi économiquement se prendre en charge, pour lui épargner certaines pathologies et infections». Sur le plan social, il a relevé que «même si une personne est physiquement diminuée, elle a le droit de constituer une famille. Or, les familles desquelles nous sommes issues, et celles créées sont toujours dans la précarité. Et du coup, aucune structure n’est mise en place pour aider à développer des résiliences ».
Sur le plan sanitaire, a-t-il poursuivi, notre pays manque de politique adaptée pour la prise en charge des personnes vivant avec handicap (PVH). «Il serait souhaitable que les pouvoirs publics créent des structures visant à améliorer le quotidien des PVH lorsqu’elles se présenteraient devant ces structures sanitaires. Les PVH doivent aussi fournir des efforts pour qu’à travers leur comportement, ils suscitent les regards bienveillants de l’Etat. Nos efforts doivent être complémentaires et non séparés pour que nous puissions développer une résilience face à la pandémie de la COVID-19».
Dans le second exposé portant sur : ‘’Le rôle des ONG dans la vie des personnes vivant avec handicap’’, Georges Biakabakana, ancien directeur de la réadaptation du ministère des Affaires sociales et chef de cabinet du secrétaire adjoint du CCPVH, a demandé que les ONG s’organisent pour mieux jouer leur rôle et bien occuper l’espace en valorisant ce qu’elles font. «Dans notre pays, il existe de nombreuses opportunités, mais nous ne savons pas valoriser ce que nous faisons. Et, la force du Conseil consultatif émane des organisations des personnes handicapées».
Ces deux exposés ont donné lieu à un échange franc avec les participants. Les points les plus importants abordés ont porté sur les questions sanitaires, mais aussi sur la mobilité des PVH dont ils ont souhaité que des solutions soient trouvées.
Pour Ndinga-Okossa, la Société civile doit aider les PVH, les éduquer et les aider à revendiquer leurs droits. «Il faut nous organiser pour que nous soyons considérés auprès du Gouvernement. La Société civile doit aussi aider le Conseil consultatif des personnes vivant avec handicap en lui faisant des propositions et des suggestions afin qu’il puisse les transmettre au Gouvernement. Les doléances issues de cette journée seront transmises au Conseil consultatif des personnes vivant avec handicap, en vue d’élaborer un document consistant à transmettre au Gouvernement», a-t-il assuré.
Dans la foulée de cette journée, Ndinga Okossa a fait des dons de fournitures scolaires et de bureaux à l’Institut national des aveugles (INAC). De même, il a remis des denrées alimentaires à l’Institut psycho pédagogique (IPP).

Alain-Patrick MASSAMBA