Décédé le 25 décembre 2024 à Brazzaville, à l’âge de 78 ans, des suites d’une maladie, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et Chef d’Etat-major général des Forces armées congolaises, Claude Emmanuel Eta Onka, général de brigade à la retraite, a eu droit à un hommage solennel de la nation pour ses bons et loyaux services. C’était le 16 janvier 2025, au palais des Congrès à Brazzaville. Cette cérémonie a été rehaussée de la présence du Président de la République Denis Sassou-Nguesso. On y a aussi noté la présence des corps constitués nationaux, des membres du Commandement de la Force publique, des parents, amis et connaissances.
Né le 26 mars 1946 à Akana, une localité de la sous-préfecture de Lékana, dans le département des Plateaux, le Congo garde de cet homme aux multiples casquettes des souvenirs variés : souvenir d’un ancien ministre, d’un Chef d’Etat-major général, d’un écrivain, d’un grand sportif dont l’engagement et la détermination d’aller de l’avant ne faisait l’ombre d’aucun doute. «C’était un homme dont la vie et la carrière professionnelle ont été si riches. Le Congo vient de perdre un fils, un homme dont tous ceux qui l’ont connu devrait sentir douloureusement la disparition. Dans ce deuil qui est en nous, dans cette douleur, qui étreint l’ensemble des institutions nationales et la Famille de la Force publique, notre peine est grande, mais notre souvenir et notre reconnaissance sont immenses», a déclaré le ministre Gilbert Mokoki. Le général Claude Emmanuel Eta Onka était un homme rigoureux qui prônait l’excellence, peut-on aussi retenir de l’oraison funèbre qu’il a lue.
Puis, le Chef de l’Etat Denis Sassou-Nguesso a déposé une gerbe de fleurs au pied de la dépouille du disparu, avant de se recueillir.
Ceux qui l’ont connu ont témoigné
Claude Emmanuel Eta Onka est un personnage multidimensionnel. Durant son parcours terrestre, il a laissé des empreintes indélébiles.
«C’est la disparition d’un supérieur, d’un ancien, qui m’a vu d’ailleurs commencé ma carrière d’officier au centre d’instruction de Makola, pendant qu’il en est le commandant. Ensuite, j’ai travaillé pendant des années sous sa mouvance. Je l’ai donc connu comme chef, mais ce n’est pas seulement l’officier-général, mais c’est aussi le frère aîné parce que lui et moi avons entretenu pendant toutes les années suivantes, des rapports fraternels de cadet à aîné et d’aîné à cadet », a souligné Paul Victor Moigny.
Son ancien camarade de Saint Cyr, le colonel Guy Romain Kinfoussia a affirmé avec chagrin: «C’est un Saint Cyrien qui part à la fleur de l’âge. Il avait un parcours exemplaire, très jeune enfant de troupe, il a fini son dessein par le métier des armes et a choisi une école prestigieuse Saint Cyr».
«Nous perdons une grande gloire nationale, dans toute la plénitude du mot. L’AET Eta Onka a su mettre en exergue les profils des professions, des vocations, des passions, qu’on pouvait penser incompatibles», a confié Jean Aive Allakoua.
Outre sa carrière militaire, Eta Onka était écrivain, poète et nouvelliste. A son actif, une douzaine d’ouvrages. Inspirée, l’écrivaine-dramaturge, Emma Mireille Opa Elion s’est exprimée par ce poème: «Vivant, tu as guéri les maux par les mots, là, nous te rendons hommage par des mots, tel un homme-orchestre, tu as touché à tout. Tes regards, tes gestes et faits, tes écrits invitent à la lecture, tu as choisi de vivre comme un passionné de la culture, toujours présent à tous les rendez-vous de la culture. Enfant de troupe, homme de l’armée et homme des armées…».
Alain-Patrick MASSAMBA