Le Comité des prix fixés des hydrocarbures en République du Congo s’est réuni du 8 au 10 janvier 2025 à Brazzaville pour tabler sur les prix du pétrole brut comptant pour le 4ème trimestre 2024. Cette rencontre, organisée par la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), a réuni des acteurs clés du secteur pétrolier et des responsables gouvernementaux pour définir les prix applicables aux produits pétroliers dans le pays. A l’issue de la réunion, il en est ressorti une moyenne trimestrielle 2024 de 74,418 dollars/US/baril, pour un différentiel moyen de 0,099 dollars/baril.
Les travaux ont été ouverts par le Pr Macaire Batchi, directeur de cabinet du ministre des Hydrocarbures et présidés par Jean-Jacques Ikama, directeur général de l’économie, de l’audit et du trading pétrolier, également président du Comité des prix. A l’ouverture, Macaire Batchi a souligné l’importance de cette réunion dans le cadre de la politique pétrolière du gouvernement congolais, visant à maintenir un équilibre entre la compétitivité du marché et la stabilité des prix pour les consommateurs.
Clôturant la réunion du Comité des prix du quatrième trimestre 2024, Bruno Jean Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures a insisté sur la nécessité pour l’ensemble des experts du secteur pétrolier de cerner les différentes forces en présence aussi bien économiques que géopolitiques qui sous-tendent le secteur des hydrocarbures. «Notre ambition commune est de mieux appréhender les dynamiques économiques et géopolitiques qui influencent le secteur pétrolier congolais. Cela nous permettra de mettre en place des stratégies efficaces pour optimiser la valorisation de nos ressources, en particulier à travers une fixation rigoureuse des prix. Ce processus est déterminant pour assurer la stabilité et la croissance de notre économie, largement soutenue par les revenus générés par les hydrocarbures.», a-t-il souligné.
Durant les trois jours de travaux, les participants ont analysé les tendances des prix mondiaux du pétrole. Sur ce, il a été indiqué que lors du quatrième trimestre 2024, les marchés pétroliers ont été marqués par une volatilité notable, conséquence de facteurs économiques et géopolitiques complexes. «Plutôt que de suivre une trajectoire haussière constante, les prix du pétrole ont évolué de manière irrégulière, reflétant un équilibre fragile entre l’offre et la demande. Le Brent, par exemple, s’échangeait autour de 72 $/baril au début du trimestre. Après une relative stabilité à 73 $/baril en novembre, il a connu une légère hausse à 75 $/baril en décembre, avant de redescendre à 72 $/baril à la mi-décembre.», a indiqué le ministre des Hydrocarbures.
A signaler que grâce aux décisions prises par l’OPEP, ces fluctuations ont été réguler, notamment le report de l’augmentation de production initialement prévue pour début 2025. Cette mesure a permis d’atténuer le risque de déséquilibre entre l’offre et la demande. Parallèlement, les tensions au Moyen-Orient ont généré une prime de risque, tandis que la faiblesse de la demande mondiale, en particulier en Chine, a freiné la hausse des cours.
Ce qui illustre, pour les acteurs du secteur pétrolier et les autorités, la nécessité de rester vigilants face à ces fluctuations. L’élaboration de politiques réactives et de stratégies flexibles est primordiale pour préserver la résilience économique et énergétique dans un contexte international marqué par une grande incertitude, selon le ministre Itoua. Avant de rappeler que l’optimisation de la production pétrolière demeure au cœur de sa stratégie pour valoriser pleinement les ressources naturelles de la République du Congo.
En attendant la réunion du premier trimestre 2025 qui se tiendra en mars prochain à Pointe-Noire, celle de Brazzaville marque ainsi un moment clé pour la gestion du secteur pétrolier congolais, avec des enjeux importants pour l’équilibre économique et social du pays dans les mois voire les années à venir.
Gaule D’AMBERT