La réunion des prix fixés des hydrocarbures produits en République du Congo au quatrième trimestre 2022 s’est tenue du 11 au 13 janvier 2023 à Kintélé, sous les auspices de Macaire Batchi, directeur de cabinet du ministre des Hydrocarbures. La moyenne trimestrielle des prix fixés de l’ensemble des produits pétroliers au dernier trimestre de 2022 est de 87,67 dollars par baril, pour un différentiel de 0,08 dollars par baril. C’est la société Africa Oil Gas Corporation du Congo (AOGC) qui a organisé cette rencontre.

La revue des dynamiques des marchés du quatrième trimestre 2022 a permis de mettre en exergue des conditions de grande volatilité de la demande en brut sur le marché mondial. A l’instar du troisième trimestre 2022, les fondamentaux continuent à être rythmés par la poussée inflationniste que subissent les économies majeures, le relèvement des taux directeurs des banques centrales des pays, la crise énergétique liée au conflit en Europe de l’Est et la crise de la COVID-19 qui frappe de plein fouet la Chine, grande consommatrice des produits dérivés du pétrole.
En scrutant la dynamique du Brent daté du quatrième trimestre 2022, les experts du pétrole ont constaté: une ouverture du trimestre à 88,86 dollars par baril, une clôture à 101,91 dollars atteignant un maximum de 101,715 dollars par baril le 7 novembre 2022, pour une moyenne trimestrielle de 76,91 dollars par baril. Soit une baisse de 11,96 dollars par rapport au trimestre précédent.
La tendance générale des cours de pétrole au quatrième trimestre 2022 est consécutive à la conjonction, entre autres, des événements ci-après: la décision du 5 octobre 2022 de l’OPEP de réduire les objectifs de production de deux millions de barils par jour, la plus grande réduction depuis 2020; le fonctionnement à des niveaux plus élevés que d’habitude des raffineries aux Etats-Unis; l’imposition d’une interdiction des pays de l’Union européenne d’importer le pétrole brut russe; la suspension de l’approvisionnement en brut russe dans certaines régions d’Europe de l’Est, des flux de pétrole sur l’oléoduc Druzhba suite à son sabotage.
A cela, il faut ajouter: les craintes d’une récession mondiale suite à des multiples signes de contractions dans les grandes économies; l’augmentation plus que prévu des stocks de pétrole brut des Etats-Unis pour la reconstitution de leurs stocks stratégiques; la grande volatilité des cours du marché dans une économie incertaine; la décision des pays de l’OTAN de plafonner à partir du 1er février 2023 le prix du pétrole russe à 60 dollars le baril, pour les pays continuant à consommer le pétrole russe; la dégradation des perspectives du PIB et la contraction de la consommation mondiale de pétrole au quatrième trimestre 2022; la faiblesse persistante de l’économie chinoise, en lien avec la politique zéro COVID; la crise énergétique en Europe suite au manque du gaz russe.
En 2023, les experts du pétrole en République du Congo se sont fixés un objectif ambitieux de produire 300.000 barils par jour. Un apport significatif de la production attendue viendra des champs actuellement opérés grâce aux programmes de redéveloppement permettant la mise en valeur de nouveaux réservoirs non encore exploités, ou par la définition des nouvelles architectures des puits de pétrole permettant de produire au mieux des gisements ayant un facteur de récupération bas.
C’est dans cette perspective que le président de la République exhorte le ministère des Hydrocarbures à faire que ce secteur soit plus dynamique, porteur de nombreux emplois et que les parties prenantes de la chaîne de valeur pétrolière et gazière soient totalement intégrées dans cette nouvelle dynamique, pour le développement du Congo.

Marcellin MOUZITA