Entre Dieu avec les hommes et les hommes entre eux dans l’exercice de la mission de Dieu, il peut arriver qn’on ait besoin des “Mediateurs”. Dans la 1ère, Éli le prêtre où l’ancien voit plus clairement que le jeune Samuel. Il se rend compte que c’est Dieu qui appelle Samuel et il l’accompagne dans la réponse appropriée. En tant que premier prophète et co-fondateur du royaume d’Israël, Samuel exposera la déviance des monarques qui se préoccupent de leur propre sécurité et de leur richesse plutôt que du bien-être du peuple. Il dénonce les abus des familles dirigeantes. Engagé, il annonce non seulement la fin de la royauté de Saül; mais aussi la fin du règne d’Éli et de ses fils, de le succéder.
Nous pourrons retenir de ce récit, en premier: la facilité avec laquelle nous pouvons manquer l’appel de Dieu, comme Samuel dont il a fallu qu’Éli le guide. En outre, il faut souvent d’autres personnes dans notre vie pour nous aider à comprendre l’appel de Dieu; appelons les: “les Mediateurs”. Deuxièmement, Samuel est préféré au lieu des fils d’Élie. “Les voies du Seigneur sont insondables”! Les fils d’Eli sont de la lignée sacerdotale: c’est leur “droit” de succéder à leur père afin de servir dans le Temple. Mais, n’ayant pas agi avec justice et s’étant éloignés de Dieu en utilisant leur position pour un gain personnel, et seront privés de la Providence divine.
Dans la seconde lecture, il nous est donné l’exemple d’un chef s’adressant à une communauté divisée et critiquant honnêtement leurs habitudes. La communauté de Corinthe de l’époque se retrouve dans le reflet de la société d’aujourd’hui pour laquelle la mauvaise réputation est plus triomphante que le sens du bien. Cette mauvaise réputation, c’est surtout l’immoralité sexuelle, les abus de pouvoir et les antipathies. C’est d’ailleurs ce qui est perceptible dans toute l’actualité mondiale pour ne s’intéresser qu’au cas du Congo-Brazzaville. Les Uns s’arrogent la qualité de sages et compétents, tandis qu’ils taxent les autres d’insensés, de voleurs, d’apocalypse… En fait, la recherche du Bien n’est pas ce à quoi ils s’appliquent, car ils ne se disputent que les honneurs. Nous observons des dirigeants qui intentent des poursuites les uns contre les autres. Ils argumentent bien sûr la gestion catastrophique du bien public et l’immoralité dans tous les plans: sexuelle, népotisme, des actes d’incivismes ou de délinquances notoires. Ils s’adonnent aux pratiques occultes et superstitieuses inadéquates à nos valeurs traditionnelles même, et ainsi de suite.
Toutefois, comme Saint Paul, il nous faut chercher à recentrer la vie sur l’essentiel pour épanouir la Foi. Ne dit-il pas: Jésus n’est pas venu nous libérer pour que nous puissions faire tout ce que nous voulons. Il est venu nous libérer afin que nous puissions faire tout ce que Dieu veut que nous fassions, individuellement et comme communauté. Au fond, ici dans la question de la liberté, on peut loger celles de la nature du pouvoir et de son utilisation; une question qui a toujours été d’actualité à chaque époque. Il y a toujours du danger à utiliser libertinement le “pouvoir” avec la fausse conviction que rien ne sera jamais une erreur. En fait, tout pouvoir mal utilisé devient anarchie et libertinage, il peut mener à des activités destructrices pour soi et la société, des activités préjudiciables à une relation vivante avec Dieu. Chacun de nous a des engagements qui nous lient à d’autres personnes ou à la croissance de toute une société.
De ce fait, appartenir à Dieu signifie que nous cherchons à suivre Jésus, à suivre ses enseignements et le modèle de sa vie: une vie au service des autres, c’est notre vocation chrétienne. Ainsi donc, dans l’appel s’imbrique la mission et, la mission à son tour justifie l’appel. C’est ce qui se passe dans l’extrait de l’évangile. Un disciple rencontre Jésus et fait une expérience bouleversante qui l’amène à le dire aux autres, alors eux aussi «viendront et verront» cet homme de Galilée et ils seront changés par cette expérience.
Jésus pose à deux disciples une question d’une simplicité trompeuse: «Que cherchez-vous?» Apparemment, ils veulent seulement savoir où demeure Jésus parce qu’il se fait tard et ils ont besoin d’un endroit pour être en sécurité. Mais ils finissent par le trouver fiable. Ainsi, à ce ping-pong de questions qui met en interaction les verbes “chercher et demeurer” nous relevons assurément surtout leur désir d’être toujours en présence de Jésus, plutôt qu’une petite audience. À passer du temps avec Jésus on aboutit toujours à une transformation, comme en témoigne le changement de titres qu’ils utilisent pour se référer à lui. Au début, ils l’appellent rabbi, un titre de respect. Puis par la suite, il le désigne du titre significatif de Messie. Oui, Jésus-Christ est “Maître et Sauveur”. En définitif, Dieu est toujours le Dieu des surprises. Nous sommes invités à voir par nous-mêmes comment Dieu peut nous surprendre et nous transformer.
Amen.

Abbé Cellot Primat NKOUNGA MABIKAS
Aumônier général de l’Association des Scouts et Guides du Congo.