L’Association congolaise d’amitié entre les peuples (ACAP) a commémoré dans la sobriété le 25 novembre dernier, à son siège, le cinquième anniversaire de la mort de Fidel Castro, le leader cubain, au moment où le pays est déjà tourné vers une transition historique. Le départ de la présidence de Raul Castro qui doit lui permettre de tourner la page de plusieurs décennies de pouvoir des frères Castro est déjà acté. Une exposition-photos et des témoignages d’anciens étudiants congolais à Cuba ont marqué, entre autres, la célébration de cet anniversaire.

Le guide de la révolution cubaine, Fidel Castro, est décédé à la Havane, à l’âge de 92 ans. Adulé par certains, honni par d’autres, Fidel Castro a gouverné sans partage Cuba et défié la superpuissance américaine pendant près de 50 ans, avant de céder le pouvoir à son frère Raul en 2006.
Son décès avait été suivi d’un deuil national de neuf jours et ses cendres avaient traversé le pays sous les yeux de millions de Cubains massés au bord des routes.
Cinq ans plus tard, les commémorations se veulent plus sobres pour rendre hommage à cette incontournable figure de la Guerre froide.
Sur le thème «Fidel Castro, père de la révolution cubaine», l’ACAP et l’ambassade de Cuba au Congo, par le biais de l’Institut cubain d’amitié avec les peuples (ICAP), ont rendu un hommage au «Lider maximo» inhumé le 4 décembre 2016 à Santiago de Cuba, la deuxième ville de l’île et symbole de la révolution.
Dans une communication intitulée «De Cuba à l’implication de Fidel Castro», Albert Fontaine Bobeka, secrétaire à l’organisation de l’ACAP, faisant un bref historique de Cuba, a conclu que Fidel Castro a changé le destin de la plus grande île des Antilles. «En Afrique, Fidel Castro a combattu aux côtés des alliés de l’URSS, qui étaient l’Ethiopie et l’Angola de 1975 à 1989. La visite du pape Jean Paul II, en janvier 1998, fut une satisfaction heureuse pour les Cubains. Le devoir le plus sensible et reconnaissant est celui du Parlement d’avoir renouvelé le mandat de Fidel Castro jusqu’en en janvier 2003», a-t-il dit.
La chargée d’affaires de l’ambassade de Cuba au Congo, Claudia Lorena Fernandez Medina, a déclaré qu’on ne peut parler de Cuba et de sa révolution sans parler de Fidel Castro Ruz. Quand on parle des relations historiques entre Cuba et l’Afrique, entre Cuba et le Congo, il est question de parler de Fidel, selon elle. «Cinq ans après sa mort, on parle de Fidel et on parle d’un héritage multiforme pour Cuba, pour la Latino américa, pour l’Afrique. Les amis se souviennent de lui pour son charisme, sa lucidité, son intelligence et parlent de Fidel avec amour et respect. Ses ennemis, même sans le vouloir, doivent aussi reconnaître sa grandeur. Fidel est toujours présent à Cuba et dans les relations du peuple cubain avec le monde. Il est toujours présent dans la mémoire des Congolais diplômés il y a 40 ans, également dans celle de ceux qui arrivent diplômés aujourd’hui parce qu’ils ont été éduqués et ont grandi en faisant partie d’une révolution cubaine fidelista». Les Cubains ont dit au revoir à leur dirigeant historique en 2016, avec douleur et émotion, mais avec l’engagement de continuer à travailler pour les conquêtes de la Révolution, a-t-elle conclu.
«Bon visionnaire…le président Fidel Castro Ruz ‘’El Comandante’’ avait coordonné et conduit avec dextérité la révolution cubaine. Aujourd’hui, grâce à lui, la jeunesse cubaine jouit de la gratuité de l’école et le peuple bénéficie des soins médicaux gratuits. Malgré l’embargo économique imposé à Cuba, le vaillant peuple cubain a gardé le cap, la cohérence et généré l’efficacité dans la solidarité. Les héros sont toujours immortels…» a indiqué le président de l’ACAP et ancien ambassadeur à Cuba, Vital Balla, dans une allocution lue par son directeur de cabinet, Philippe Matoko.
D’anciens étudiants congolais à Cuba, Justin Rock Agouelet et Placide Eddy Onianguet, ont témoigné et exprimé leur gratitude à la petite île des Caraïbes. «A l’occasion du 5e anniversaire de la disparition physique de Fidel Castro Ruz, nous, médecins formés à Cuba, pouvons dire que grâce à ce grand homme, nous avons appris des principes et valeurs qu’un professionnel de santé doit mettre en pratique dans sa profession à travers l’humanisme, la solidarité…», a témoigné Placide Eddy Onianguet, jeune médecin formé à Cuba, promotion 2020.

Viclaire MALONGA