Nous vivons des moments de grand chambardement, nous ne cessons de le dire dans ces colonnes. Nous sommes submergés par une pandémie qui, pour une fois, n’est plus la maladie du seul pauvre, de ceux qui se négligent. Le coronavirus nous touche tous, sans distinction ; il terrasse les humbles et les puissants, quelles que soient la couleur de leur peau et leur situation de privilège dans la société.
Mais le coronavirus est une maladie. On peut dire qu’il n’est de la responsabilité de personne s’il a surgi sur la planète, et fauche systématiquement tous ceux qu’elle touche. Il est d’autres facteurs d’incertitudes, d’autres virulences auxquelles nous pourrions certainement mettre un terme. Si nous voulions. Si nous étions véritablement animés de l’esprit de bien pour nos peuples, pour notre continent.
Nous sommes dans l’incertitude à propos d’un pays frère, modèle de croissance et poumon économique de poids en Afrique de l’Ouest: la Côte d’Ivoire. Tout à coup, les choses se mettent à vaciller dans ce pays. Le Président qui devait renoncer à un troisième mandat dit y être contraint après la mort de celui qu’il avait désigné comme dauphin. Sur les réseaux sociaux, ses déclarations contre un troisième mandat sont sans cesse réinjectées.
Mais à cela s’ajoute une opposition qui, elle aussi, veut jouer les irresponsables. Dans une série de contorsions difficiles à suivre, elle a appelé littéralement à bloquer le processus électoral, saccageant les bureaux de vote et multipliant les intimidations. Résultat final, une situation comme toujours en Afrique, avec un score à la soviétique pour le vainqueur et des opposants qui finissent par franchir l’infranchissable. Ils sont encerclés dans leurs maisons, d’où ils proclament la fin du mandat du Président actuel. Ubuesque!
Comment cela va-t-il se terminer? Nous le saurons dans les prochaines semaines ou les prochains mois, tant les crises électorales ont la manie de surgir vite et de ne se résorber que très lentement. Situation d’autant déplorable dans un pays qui retrouvait la paix que chez la plupart des voisins, en Guinée surtout, les choses ne vont guère mieux.
Et que sur la scène mondiale, les Etats-Unis nous offrent, eux aussi, le spectacle dont nous croyions être les seuls dépositaires talentueux, avec des contestations électorales et même des accusations de fraude. Où va le monde?

Albert S. MIANZOUKOUTA