Voulue par les autorités des deux pays, la route qui relie le Congo au Cameroun a atteint son point d’achèvement. Elle a été inaugurée au niveau des chaînons manquants côté camerounais il y a quelques jours par le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi. Construite par étapes, tronçon après tronçon, cette route longue de 1612 km est totalement terminée.

C’est un corridor qui traversera plusieurs villes d’Afrique et facilitera l’intégration régionale à travers d’importants échanges.
Tout le monde s’accorde à dire que Yaoundé n’est plus qu’à sept heures de la frontière congolaise, alors qu’il fallait, jadis, passer jusqu’à 4 jours pour effectuer le même trajet. Le tronçon a été inauguré le 22 décembre 2021 par le ministre des Travaux publics du Cameroun Emmanuel Nganou Djoumessi, dans la partie reliant les villes de Sangmelima (Cameroun) et Ouesso (Congo). Il s’agit des sections camerounaises constituées de Sangmelima-Bikoula (85 km), Bikoula-Djoum (38 km), Djoum-Mintom (98 km), Mintom-Lélé (67,50 km) et Lélé-Ntam-Mbalam (53 km), soit 321,5 km de route aménagés.
Représentant le ministre congolais de l’Aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier Jean-Jacques Bouya chargé de la section congolaise, le préfet de la Sangha Gilbert Mouanda-Mouanda, a salué la qualité de l’ouvrage construit aux normes internationales, avec des stations de péages et des aires de repos pour les transporteurs. Il a invité les usagers à se lancer dans l’agriculture, car la route permet désormais d’évacuer les produits agricoles afin de les écouler au Congo voisin.
Gilbert Mouanda-Mouanda a expliqué que «le désenclavement de cette zone favorise le développement économique avec non seulement, les produits agricoles, mais également, facilite les déplacements entre les villes de Djoum et de Mintom ainsi que la circulation des poids-lourds venant du Congo-Brazzaville pour écouler leurs marchandises au port de Douala».
L’impact de cette route provoquera un désenclavement et favorisera le déclenchement d’un dynamisme dans la zone concernée. Elle facilitera la circulation des transporteurs en provenance de la République du Congo venus écouler leurs marchandises au port de Douala. L’infrastructure participera également à la promotion de la production de diverses cultures, entre autres le riz.
Le corridor Brazzaville-Yaoundé a coûté environ 354 millions de dollars soit 205,1 milliards de francs CFA. Les travaux ont été réalisés grâce au financement de plusieurs bailleurs de fonds: la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Banque islamique de développement (BID), la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds saoudien de développement, le Fonds koweïtien et les deux Etats concernés par le projet.
Le projet s’inscrit dans le cadre du Plan directeur consensuel des transporteurs en Afrique centrale (PDCT-AC), qui a pour objectif de faciliter les échanges entre les pays d’Afrique.

A.G.NGOUMA