Prélude à la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse célébrée sous le thème: «Informer dans un monde complexe: l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et des médias», le coordonnateur de l’ONG journaliste et éthique Congo, Arsène Sévérin Nguela, a organisé le 2 mai 2025 une conférence de presse. Le JEC a rappelé que la lutte pour la liberté de la presse et pour l’indépendance des médias demeure une préoccupation quotidienne.
Dans sa déclaration, le JEC a décrié le fait que ces dernières années, le travail des journalistes ainsi que l’activité dans les médias se voient de plus en plus influencés par l’Internet et ses diverses applications, dénonçant l’impact de l’intelligence artificielle sur les médias en ligne.
Il a invité les journalistes à prendre ce nouveau train de l’histoire, tout en les appelant à responsabilité face à l’intelligence artificielle. «Il faut y aller, pas comme les robots, mais comme des professionnels nantis d’une éthique et d’une déontologie»
Le JEC a reconnu les quelques grandes batailles de la liberté de presse qui connaissent chaque année des avancées au Congo. Il s’est réjoui de ce qu’aucun journaliste ne soit en prison ou assassiné pour son travail. «Ce sont des acquis importants, malgré l’absence d’un dialogue sincère et permanent entre les professionnels des médias et les pouvoirs publics»
Il a assuré les journalistes qu’il reste à l’écoute de tous ceux qui sont en difficulté, «emmerdés et intimidés par ceux qui se cachent derrière leur grade ou leurs fonctions pour surfer sur la liberté des journalistes. Il faut alerter immédiatement le JEC. Nous prendrons position, et aviserons aussitôt. L’heure de la censure et de l’intolérance est dépassée», invitant les journalistes à adhérer au JEC et à prendre leur carte de membres. «Combien de temps encore, estimez-vous que le JEC va continuer à défendre des journalistes non-inscrits et non détenteurs de la carte de membre?».
Pour le JEC, il n’y aura pas de presse indépendante tant que la précarité va continuer à sévir dans les murs des journalistes. «La presse écrite est quasiment en disparition dans le pays, foudroyée par la crise économique…La montée en puissance des médias en ligne est une bonne chose…Mais, c’est aussi un autre mouvement non contrôlé, organisé par des non professionnels dont la plupart trouvent là un moyen de faire face au chômage ambiant en milieu jeune. Cette presse est infestée de «braconniers» et de «mercenaires», pour lesquels seul l’argent compte».
Le JEC s’est réjoui de la suppression de la Redevance audiovisuelle (RAV) qui n’avait jamais été versée depuis 22 ans. Elle est désormais, au regard de la loi de finances 2025, remplacée par le Fonds d’appui aux organes de presse. Ce qui pourrait changer ici, c’est la clé de répartition de ce fonds qui vise tous les organes de presse.
Il a demandé au Gouvernement d’aller «jusqu’au bout des choses, en mettant en place une commission partenaire composée du ministère de tutelle, du CSLC et des organisations professionnelles et de nommer un régisseur de fonds».
Le JEC a, en outre, demandé des financements crédibles, prévus par le Gouvernement et validés par le Parlement: «Nous voulons une subvention régulière, légale et inscrite dans le budget de l’Etat», rappelant au Premier ministre les engagements pris dans ce sens depuis le 3 mai 2024.
Cyr Armel
YABBAT-NGO
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