Au Congo, la 32e Journée mondiale de la liberté de la presse a été commémorée en différé vendredi 9 mai 2025 à l’hôtel Saint François de Paule de l’ACERAC, à Brazzaville. Le thème de cette année a été proposé par l’UNESCO : «Impact de l’intelligence artificielle (IA) sur la liberté de la presse et les médias». Cette journée a permis de réfléchir sur les avantages et les défis du métier de journaliste à l’ère de l’intelligence artificielle, une révolution technologique qui préoccupe le monde pour la transformation en profondeur des sociétés et des cultures qu’elle induit.
Il s’agissait de débat sur les meilleures pratiques d’utilisation de l’IA de manière éthique et responsable, ainsi que de sensibiliser à la lutte contre la désinformation. Le débat, placé sous la supervision de Philippe Mvouo, président du CSLC, a connu la participation de quelques personnalités, dont Serge Michel Odzoki, ancien ministre et journaliste, Grégoire Lefouoba et le Pr émérite Charles Zacharie Bowao, anciens ministres. On a noté aussi la présence des responsables des organes de presse publics et privés, des organisations professionnelles de journalistes et de consommateurs, ainsi que des professionnels des médias.
Trois groupes de panelistes ont développé des sous thèmes sensibilisant les journalistes à l’utilisation de l’IA dans leur travail. Brice Olivier Kamwa Ndjatang, représentant adjoint de l’UNESCO au Congo, a encouragé le Gouvernement à soutenir les journalistes: «Nous encourageons vivement le Gouvernement à poursuivre ses efforts pour renforcer les normes professionnelles et la capacité des acteurs des médias, afin de maintenir un espace médiatique libre, pluraliste et responsable. L’UNESCO réaffirme son engagement à soutenir les efforts du Gouvernement dans le renforcement des capacités des journalistes et la promotion de l’éducation au média et à l’information». D’après une étude menée par l’UNESCO en 2023, a-t-il souligné, «56 % des personnes interrogées s’informent principalement via les plates-formes numériques».
Pour le président du CSLC, «cette liberté, fondue en des libertés, a donné à la presse sa liberté spécifique dite ‘’liberté de la presse’’.» Il a invité les femmes et les hommes des médias, y compris aujourd’hui les médias en ligne, à «s’en saisir, et s’en servir pour participer à la vie de la cité ». Philippe Mvouo a par ailleurs annoncé que la prochaine célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, en 2026, ne sera plus à la charge de l’institution qu’il dirige. « La responsabilité revient aux journalistes, à travers leurs organisations professionnelles, de s’approprier cette fête», a-t-il dit. Il a porté à la connaissance de la corporation la suppression de la redevance audiovisuelle (RAV). Elle est remplacée, a-t-il dit, par un fonds d’appui aux organes de presse. «La loi mettant en place ce fonds donne au Conseil l’autorité de le gérer pour toute forme d’aide aux médias, à base des critères. Une commission sera mise en place pour le bon fonctionnement de ce fonds », a-t-il précisé.
Philippe BANZ