A l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, la paroisse Saint Pie X (Cité de l’OMS) à Brazzaville, a organisé mercredi 8 mars 2023, une conférence-débat sur le thème: «La femme congolaise face à son destin». Elle était animée par la professeure Francine Ntoumi, biologiste-épidémiologiste, présidente de la Fondation congolaise pour la recherche scientifique et par Mme Chantal Toumba, coordonnatrice au bloc d’accouchement de l’hôpital de référence de Makélékélé, en présence de l’abbé Abraham Ngouama, curé de la paroisse.

Mme Francine Ntoumi
Mme Francine Ntoumi

Initiée par les Nations unies, la Journée du 8 mars est célébrée partout dans le monde en honneur de la femme, non pas pour célébrer celle-ci, mais plutôt pour lui donner une occasion de revendiquer ses droits et dénoncer certaines injustices qu’elle subit dans la société: violences conjugales, harcèlements sexuels. Ainsi, dans cette paroisse, cela est devenu une tradition chaque année, depuis que l’abbé Abraham Ngouama y est à la tête.
Inspirée de son expérience personnelle, la professeure Francine Ntoumi a développé le thème en trois volets: la construction de sa personnalité, la reconnaissance de soi et la restitution à la société. Question de dire à la femme congolaise en général, en particulier les étudiantes, de toujours savoir tout gérer malgré certaines contraintes, des harcèlements qu’elle subit en milieu scolaire ou dans la rue. Elle ne doit jamais baisser les bras, et doit savoir les dénoncer afin d’atteindre son objectif.
Ainsi, une fois réussie, la femme ne doit pas être au service de l’homme mais de sa société, car la réussite ce n’est avoir plusieurs biens matériels mais plutôt de savoir impacter positivement son entourage. Francine Ntoumi estime également que l’égalité de sexe n’existe pas; il existe plutôt la complémentarité de sexe.
Prenant la parole, Mme Toumba a édifié les femmes sur la planification familiale, l’espacement des naissances et des méthodes contraceptives. Elle a lancé un cri d’alarme aux femmes congolaises de respecter un écart de naissance allant de 2 ans à 3 ans sinon cela peut entraîner des troubles hypertensifs maternels, un accouchement prématuré, un poids anormal du nourrisson à la naissance, la mortalité fœtale et des accouchements par césarienne. L’oratrice a conseillé d’adopter certaines méthodes contraceptives, entre autres: le coït interrompu, des implants, les pilules, les stérilets et l’abstinence pour se protéger contre des grossesses non-désirées et certaines maladies sexuellement transmissibles.
A la suite des deux oratrices, l’abbé Abraham Ngouama a précisé que la femme congolaise ne doit pas tout attendre de son mari, elle doit avoir un esprit de créativité pour éviter d’être chosifiée par l’homme. Il a rappelé les valeurs fondamentales de l’Eglise catholique dans le cadre des méthodes contraceptives, et demandé à toutes les mamans d’opter pour l’abstinence.
L’activité s’est clôturée par une messe qu’il a célébrée, pour rendre grâce à Dieu qui a permis la tenue avec succès de l’évènement.

Chulery MPIKA-MOUNKETE (Stagiaire)