Reconnu coupable de trafic d’espèces protégées, un trafiquant a été condamné à 18 mois de prison ferme assortis de 300.000 F.CFA d’amende et à verser à titre de dommages et intérêts au ministère de l’Economie forestière la somme de 20.000.000 F.CFA. Le verdict a été rendu par le Tribunal de Grande Instance de Pointe-Noire le 5 janvier 2021.
Il est condamné pour flagrant délit de détention, circulation illégales et tentative de commercialisation de deux peaux de panthères et de 7 Kg d’écailles de pangolins géants. Son arrestation le 29 juillet 2020 était rendue possible grâce à une étroite collaboration entre la direction départementale des Eaux-et-forêts de Pointe-Noire, la Gendarmerie nationale et le Projet d’appui à l’application de la loi sur la Faune sauvage (PALF).
Le verdict prononcé par le Tribunal entend traduire au concret la volonté du Congo de lutter plus fermement contre la criminalité faunique.
La panthère et le pangolin géant, menacés d’extinction sur tout le continent, sont inscrits sur la liste rouge des espèces en voie d’extinction et en Annexe 1 de la CITES, organisme qui régit le commerce international des espèces en danger de disparition. Le commerce illégal des espèces sauvages devenu presque aussi lucratif que la cocaïne. Ce crime organisé transnational occupe le 5e rang des commerces illicites dans le monde après la drogue, les armes, le blanchiment et le trafic d’être humain. Il alimente des réseaux mafieux.
Le pangolin est l’espèce la plus braconnée dans le monde. Chaque année plus de 20 tonnes sont saisies dans le monde laissant craindre des chiffres astronomiques sur le trafic total. Deux principales finalités expliquent le commerce de cette espèce animalière: la consommation de sa viande, essentiellement en Chine et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, et ses écailles pouvant être utilisé dans la médecine traditionnelle.
Au Congo, la panthère et le pangolin géant font partie des espèces animales intégralement protégées, conformément à l’Arrêté du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. Ainsi, leur importation, exportation, détention et transit sur le territoire national, de même que de leurs trophées sont strictement interdits, selon l’article 27 de la loi du 28 novembre 2008 sur la faune et les aires protégées. V.M.