Le Président Denis Sassou Nguesso vient de boucler une tournée dans la Bouenza. Dans la pure tradition des campagnes électorales de chez nous, il a été applaudi dans les différentes localités, et accueilli à coups de «soutien» d’encouragement pour une candidature à l’élection présidentielle de mars de l’année prochaine.
Cela se passe ainsi chez nous. Les militants envahissent les places et, à coups de slogans laudateurs, affirment que le président de la République est le seul à mériter ce poste, même l’année prochaine. C’est normal pour des militants d’encourager et même précéder l’intention de leur champion. Car, jusqu’ici, le président de la République ne s’est pas exprimé sur la question, mais l’opinion sait qu’il en sera ainsi.
A l’approche de l’élection présidentielle, le monde se bouscule autour du cercle du pouvoir pour attirer l’attention du chef. C‘est maintenant que se remarquent les talents du pouvoir de demain ; les écrous et les vis de l’architecture. C’est donc à qui criera le plus fort, mobilisera le plus de monde, rassemblera autour des concepts militants comme «le Timonier» ou «le Patriarche». Il en a été ainsi en 2021. Rien ne donne à croire qu’il en sera autrement pour ce qui s’annonce.
Ainsi s’écouleront tout doucement les jours qui restent jusqu’à mars de l’année prochaine. Etant entendu que nous ne nous poserons pas les questions inutiles du genre : «Qui vaincra ?». Nous savons tous que les éléments positionnés vont assurer la victoire de celui qui démarre sa campagne suffisamment tôt. Qui ne le dira qu’au bon moment consenti par l’expérience des compétitions passées, puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne.
Cette campagne, paisible, pose cependant les éternelles questions sur l’équité des moyens entre candidats ; la prise en compte de l’opinion des citoyens qui râlent toujours après un système électrique défaillant et une desserte en eau potable plus déficiente au bord du fleuve Congo qu’au milieu du Sahel. Ce sont les questions de ce genre et celles de la vie économique qui devraient qualifier un candidat.
Albert S. MIANZOUKOUTA
