Ca y est, c’est fait! Comme sa «cousine» cubaine, inscrite en 2016, la rumba congolaise fait désormais partie du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’annonce a été faite le mardi 14 décembre dernier par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) qui s’est réunie il y a quelques jours pour étudier une soixantaine de candidatures, dont celle de la rumba présentée conjointement par la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville.

L’annonce de l’inscription de la rumba au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité a occasionné une explosion de joie sur les deux rives du fleuve Congo. «Ce joyau culturel propre aux deux Congo est reconnu pour sa valeur universelle», s’est félicité, sur Twitter, le Président de République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi-Tshilombo, qui a accueilli cette inscription «avec joie et fierté».
«Rien de plus normal que le combat des Congolais aboutisse à cette reconnaissance universelle. Sentiments de réhabilitation et de reconnaissance pour cette belle musique dont le tempo est puisé dans les tripes des Congolais», a déclaré Zacharie Bababaswe, chroniqueur de musique de la R.D.C.
Pour Jacques Iloki, vice-président de l’Association des peintres du Congo, cette inscription est «une reconnaissance, parce que la rumba est le trait d’union entre les deux rives du fleuve Congo».
Dans une interview au quotidien Les Dépêches de Brazzaville, Henri Ossebi, ambassadeur, délégué permanent de la délégation permanente du Congo auprès de l’UNESCO, a rendu hommage aux Présidents Denis Sassou-Nguesso et Félix Antoine Tshisekedi-Tshilombo dont la «volonté a permis l’heureux aboutissement du dossier de candidature solide et pertinent présenté dans le respect des procédures auprès d’une institution multilatérale du Système des Nations unies par le Comité rumba du Congo». Un Comité présidé au départ par feu Mfumu Fylla, puis actuellement par le Pr Emmanuel Goma Thethet, composé d’universitaires, de spécialistes des questions de la musique, d’historiens, de philosophes…
Intervenant sur Radio France internationale (RFI), la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a reconnu que fait que le dossier rumba ait été porté conjointement par les deux Congo a joué un rôle déterminant dans la décision de son institution. Elle pense que cette inscription va donner à la rumba une notoriété nouvelle, y compris auprès des Congolais eux-mêmes: «…Cette reconnaissance peut amener à l’embarquer encore plus dans la création contemporaine et puis à accélérer les politiques de soutien aux industries culturelles qui sont des industries d’aujourd’hui, modernes, créateurs d’emplois, où il y a des jeunes qui sont employés, je pense notamment à l’industrie musicale, mais pas seulement. Et donc c’est aussi un coup de projecteur, à la fois un coup de coup de chapeau et un coup projecteur important pour eux.»
A titre de rappel, c’est le 20 juillet dernier, à la Mairie centrale de Brazzaville, que le ministre de la Culture et des arts, Dieudonné Moyongo, a lancé, officiellement, la campagne de sensibilisation et de mobilisation sur le dossier ‘’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité’’. Une campagne qui a donc porté ses fruits et a été marquée notamment par le colloque international sur la rumba qui a eu lieu dans la capitale congolaise (rive droite) les 3 et 4 décembre derniers.

Véran Carrhol YANGA