Les quatre années de présidence de M. Donald Trump commençaient à donner des Etats-Unis l’image assumée d’une forteresse qui n’osait même plus regarder par-dessus la muraille. Les lamentations de la piétaille en guénilles agaçaient visiblement l’occupant de la Maison Blanche dont le langage était chaque matin aiguisé à la lime du boucher de quartier.
L’ouverture, mardi, du Sommet USA-Afrique donne le sentiment d’un retour de l’Amérique dans le monde multilatéral où le destinent ses obligations de puissance mondiale. Les Etats-Unis ont convoqué l’ensemble des chefs d’Etat de l’Afrique plus l’Union africaine. Ont été écartés, seulement, les pays frappés d’embargo et de sanctions pour terrorisme ou coup d’Etat, non-respect des droits de l’homme et autres débordements ouvertement contraires aux mœurs de bon sens.
Pays africains vertueux ou velléitaires non-inscrits sur la liste noire des pestiférés et des récalcitrants rebelles à ne serait-ce qu’un vernis de démocratisation chez eux entourent le Président Joe Biden. Pour discuter avec lui de la sécurité de la planète, de la menace de la faim et des problèmes de dérèglement climatiques auxquels son prédécesseur ne croyait absolument pas.
On ne peut présager des mesures qui sortiront de ces trois jours d’assises. Et on ne peut penser qu’il n’y aura que du bon. D’ailleurs, le risque de ce grand rassemblement à flonflons est que tous les invités puissent bientôt brandir leur carton d’invitation à la place de la carte de visite qui les disqualifie habituellement à cause de leurs approximations dans le respect des droits de leurs peuples.
«Dictateur, moi ? J’ai serré la main de M. Biden, voyons !» Un tel faire-valoir ne nous ferait nullement progresser dans la quête de nos bien-être. Car, contempler au matin une photo de famille à 50 présidents ne se monnayera nulle pour avoir un bout de manioc. Ni un peu plus de liberté. Pas maintenant. Les coups d’Etat se poursuivront, tout comme les plongées insouciantes dans l’aggravation des drames du voisin. A Washington, l’Afrique n’a pas été qualifiée de pays de m… , mais que nous réserve la suite ? Contribuons à l’écrire, par notre implication positive au développement de nos propres sociétés.
Albert S. MIANZOUKOUTA