Le comité national économique et financier du Congo (CNEF) a tenu, lundi 25 novembre 2024, à la direction nationale de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale), à Brazzaville, sa 3e et dernière session ordinaire de cette année. Après une analyse approfondie des dossiers, les membres ont noté une amélioration de l’activité économique au deuxième trimestre 2024. Elle a été booster par la plupart des activités du secteur hors pétrole. Ainsi, la croissance de l’économie congolaise ressortirait à 3,1% en 2024, contre 1,5% en 2023.

Les travaux ont été placés sous la présidence de Jean-Baptiste Ondaye, ministre de l’Economie et des finances, en qualité de président du comité, avec la participation de ses collègues Mme Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas du Plan; Ludovic Ngatsé, du Budget, ainsi que de Michel Dzombala, vice-gouverneur de la BEAC. Yvon Sana Bangui, gouverneur de la BEAC, Marcel Ondélé, secrétaire général de la COBAC (Commission bancaire de l’Afrique centrale) et Mme Jacqueline Adiaba Nkembé, présidente de la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale) sont intervenus en virtuel. Dino Daniel Gassackys, directeur national de la BEAC Congo, secrétaire général du comité national économique et financier du Congo, est le rapporteur des affaires inscrites à l’ordre du jour.
Plusieurs dossiers ont été soumis à l’appréciation des membres, dont parmi lesquels la situation économique et financière nationale, le financement de l’économie congolaise, la balance des paiements, la situation de la dette du Congo, la politique monétaire et l’évolution des agrégats monétaires et le marché des valeurs du trésor. Avant de procéder à l’analyse de ces différents dossiers, les membres du comité ont pris connaissance de l’environnement économique international et national au deuxième trimestre 2024 et des perspectives à la fin de cette année. Ils ont aussi passé en revue l’évolution des différents modes de financement de l’économie congolaise au cours de la période examinée. Sur le plan international, le comité a noté, entre autres, l’assouplissement des politiques monétaires des principales banques centrales. A ce titre, le Fonds monétaire international (FMI) a prévu un taux de croissance du PIB mondial de 3,2% à la fin de 2024, contre 3,3% en 2023. Au plan sous régional, la BEAC table sur une progression de l’activité économique de 2,9% en 2024, portée principalement par le secteur non pétrolier (3,5%, contre 2,9% en 2023) et une hausse de l’inflation qui reviendrait à 4,4% en 2024, contre 5% en 2023. Au niveau national, les membres du comité ont reconnu l’amélioration de l’activité économique, en dépit des contreperformances enregistrées dans le secteur pétrolier. Grâce à la poursuite des investissements dans le secteur pétrolier, la croissance de l’économie congolaise ressortirait à 3,1% en 2024, contre 1,5% en 2023. Sur le front des prix, le taux d’inflation en moyenne annuelle s’établirait à 3,8% en 2024, contre 4,3% en 2023. Concernant les différents modes de financement de l’économie congolaise, le comité a relevé qu’au 31 août 2024, le système bancaire a enregistré une hausse de 5,7% des crédits bruts à l’économie à 1.540.,6 milliards de francs Cfa et de 7,8% des créances en souffrance à 2.372,6 milliards de francs Cfa. Le marché des valeurs du trésor a affiché un encours de 2.372,7 milliards de francs Cfa.
Jean-Baptiste Ondaye, ouvrant la session, a souligné que
«cette évolution positive de la croissance ne se traduit pas encore par une amélioration significative de la situation des finances publiques comme en témoignent les tensions de trésorerie observées au niveau de l’Etat». Le ministre de l’économie et des finances a précisé que très bientôt, le dossier du Congo sera soumis à l’approbation du conseil d’administration en décembre prochain. «Toutes les diligences ont été remplies au plan national et au niveau de la CEMAC. Concernant les activités du trésor public et sa participation sur le marché sous-régional, je voudrais rassurer les membres du comité que le Gouvernement est déterminé à relever les défis relatifs à la gestion de la dette publique à travers une stratégie de gestion proactive de sa trésorerie».

Philippe BANZ