La famille du sport en général, du handball en particulier, a fait ses adieux à Casimir Molongo, l’emblématique entraîneur des Diables-Rouges dames quadruples championne d’Afrique des nations décédé le 23 septembre dernier et inhumé au cimetière du centre-ville à Brazzaville.
Triste vendredi que ce 8 octobre 2021. Il y a d’abord eu la levée du corps à la morgue municipale. Et puis, ses amis, ceux qui l’ont accompagné durant toute sa carrière d’entraîneur, de joueur aussi, ou d’athlète, se sont retrouvés au Gymnase Henri Elendé où a eu lieu la cérémonie du dernier hommage. Beaucoup de personnalités et d’anciens joueurs, toutes disciplines confondues y étaient. Nombreux n’ont pas retenu leurs larmes quand le cercueil a fait son entrée dans cette salle. L’assistance a eu droit à des matchs d’exhibition. Ensuite, deux témoignages publics, l’un d’Anne Solange Koulinka, l’une des joueuses que Casimir Molongo a façonnées, l’autre de Chérubin Kodia, figure du handball masculin et ancien joueur des Diables-Noirs ayant embrassé la carrière d’entraîneur bien après le défunt. Quant au président de la Fédération congolaise de handball, Yann Ayessa, il a longuement loué la carrière sportive exceptionnelle de ‘’Mon cher’’, le nom familier du disparu.

Les souvenirs d’anciens compagnons

D’autres ont rappelé les souvenirs qu’ils gardent de Casimir Molongo. Théophile Clovis Nkounkou, la vedette n°1 de l’athlétisme congolais des années 70 et 80, se souvient de la mésaventure de ‘’Mon cher’’ aux 2es Jeux africains de Lagos en 1973 auxquels ce dernier avait participé comme lanceur de disque. «Ce fut un souvenir drôle. Molongo n’avait réussi aucun des cinq essais pour se qualifier au deuxième tour de l’épreuve du disque. On a gardé ça de lui comme pour rigoler, depuis 1973 jusqu’aujourd’hui. Chaque fois que je le rencontrais, on se rappelait ça et on se romprait, lui et moi, de rire», raconte-t-il. «Par contre, en 1981 aux 2es Jeux d’Afrique centrale à Luanda, alors qu’il y était allé que comme coach de l’équipe nationale féminine de handball, Molongo se proposa de concourir dans l’épreuve du disque alors qu’il avait abandonné l’entraînement depuis plusieurs années. Pourtant il remporta la médaille de bronze. C’est une race en voie d’extinction ; c’est rare ! C’était un brave garçon», témoigne encore Théophile Clovis Nkounkou.
‘’Isis’’ Mabanza se souvient que lui et Casimir ont été «parmi les premiers entraîneurs à conduire les sélections nationales (femmes et hommes) à la Coupe Marien Ngouabi en 1979, en plus d’avoir été les premiers à ramener des trophées continentaux des clubs au Congo. Lui avec l’Etoile du Congo, moi avec Inter Club».
Quand André Adou est rentré de Tunis en 1975, Casimir Molongo le remplaçait à l’Institut des Sports de la capitale tunisienne. Il retient de son successeur «sa rigueur, sa capacité à transformer des joueurs sortis du néant et son entêtement à demeurer sur le terrain de la formation jusqu’à son dernier souffle.»
Enfin, Jean-Pierre Biyola partage la fierté d’avoir été le collègue de classe de Casimir Molongo au CE2 à Mossaka: «Le destin a fait que nous deux avions embrassé la carrière de joueur, puis d’entraîneur dans un même club, l’Etoile du Congo, puis en Equipe nationale.»

Jean ZENGABIO