Dans le but de renforcer la sensibilisation du personnel des médias de la ville de Pointe-Noire aux maladies contagieuses, l’ONG ASVI, en partenariat avec la Direction départementale de la santé de la capitale économique congolaise, a organisé le 23 février dernier à l’hôpital de base de Tié-Tié (arrondissement 3), un atelier de formation sur la variole du singe. La formation a été animée par le Dr Michel Mankou, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital général Adolphe Sicé. Les personnels de médias ont répondu présent à cette formation.

Faire de telle sorte d’être mieux informés pour informer les populations, tel a été l’objet de cette formation.
La variole du singe reste largement méconnue, même des populations rurales.
Cette maladie émergente africaine, contagieuse par les singes et transmissible à l’homme, est mieux connue depuis 2003, grâce à des recherches menées aux USA. C’est une maladie transmise à l’homme par les animaux infectés.
Depuis 2022, la maladie est déclarée comme Urgence de santé publique de portée Internationale (USPPI). Elle est due également au changement climatique et à la déforestation qui pousse l’homme à aller vers le vecteur. Les conflits armés, la consommation effrénée des viandes de chasse et le trafic des animaux sauvages ont accentué les infestions.
En 2022, le Congo a signalé des cas: 29 parmi lesquels 19 cas suspects, 5 cas probables, 5 cas confirmés et 3 décès, soit un taux de létalité de 30,00%. Ces cas ont été découverts à Brazzaville, Pointe-Noire, dans la Likouala et dans la Sangha.
Le Dr Michel Mankou a expliqué comment cette maladie se transmet, comment elle passe des rongeurs à l’homme. L’infection résulte d’un contact direct avec le sang, les fluides corporels ou des lésions externes d’animaux infectés et aussi la consommation de viande mal cuite d’animaux infectés.
Il a aussi parlé de la transmission interhumaine, qui résulte du contact rapproché avec des gouttelettes respiratoires infectieuses, des lésions cutanées ou des objets contaminés. Dans ce cas, les personnels soignants et les proches des cas actifs sont particulièrement exposés au risque infectieux.
La transmission interhumaine étant limitée, la plupart des épidémies ne concerne que quelques cas au sein des familles. Mais il a fait comprendre que toute personne présentant une maladie aiguë avec fièvre supérieure de 38,3°C, avec les céphalées intenses suivis un à trois jours plus tard par une éruption cutanée progressive qui commence souvent sur le visage et se répand ensuite ailleurs sur le corps, y compris sur la plante des pieds et la paume des mains.
Il a indiqué les stratégies, les moyens par lesquels les personnels des médias devraient aborder la population de la ville océane sur cette maladie. Faire comprendre avec délicatesse à la population, prendre du temps aussi pour discuter avec elle.
Parmi les stratégies de conduite à tenir devant un cas suspect de variole du singe: notifier immédiatement aux autorités compétentes les données relatives au cas; effectuer des prélèvements de manière sécurisée pour confirmation du cas par le laboratoire; isoler le malade; informer les services vétérinaires et ceux de la faune sauvage pour les activités conjointes; faire une recherche active des cas supplémentaires et rechercher les contacts, etc.
En conclusion, le docteur a souligné que dans le cas d’épidémie peu évolutive nécessitant un contact étroit, il faut respecter les mesures de lutte anti-infectieuse. La prise en charge dépendra de la gravité de symptômes et du statut immunitaire ainsi que de l’expérience issue de la prise en charge des premiers patients infectés. Cela contribuera nécessairement à l’évolution des critères d’admission et de traitement de cette épidémie au Congo.
Les participants ont apprécié cette formation, à l’image de Madocie Déogratias Mongo, journaliste à La Semaine Africaine: «Je sors d’ici comme quelqu’un qui a bénéficié d’une autre formation. Je ne pensais pas que dans la forêt, il y avait des singes atteints de la variole. Aujourd’hui, j’ai appris qu’il y a une telle pathologie, qui peut passer du singe à l’homme.»

M.D.M.