Dans sa 38e année de son épiscopat, Mgr Anatole Milandou, archevêque de Brazzaville, a adressé une lettre pastorale aux prêtres, religieux et religieuses, aux membres des conseils paroissiaux et à tous les fidèles laïcs de l’archidiocèse. Elle est intitulée: «Chrétien de Brazzaville, vis enfin ton baptême!». «Chers frères et sœurs, au moment où je m’apprête à confier cette barque de notre Eglise à mon successeur désigné, Mgr Bienvenu Manamika-Bafouakouahou, je voudrais revenir sur ce qui fait le fondement de notre vie chrétienne et de ma charge d’Evêque: le baptême. Souvenez-vous: ces dernières années de mon ministère au milieu de vous, je n’ai cessé de vous inviter à nous pencher sur le sens de notre baptême commun et sur ses implications dans notre vie de tous les jours», affirme-t-il. Ci-dessous l’intégralité de cette lettre pastorale.

Aux prêtres,
Aux religieux et religieuses,
Aux membres des Conseils paroissiaux,
À tous les fidèles du diocèse,

INTRODUCTION
1. «Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles» (cf. Ps 96). C’est par ce chant du psalmiste, chant de joie et d’action de grâce, que j’élève mon âme au Seigneur Dieu de tendresse et d’amour, en ces jours qui sont mes derniers à la tête de l’Archidiocèse de Brazzaville. Voici bientôt deux décennies, en effet, que, sans aucun mérite de ma part, le Seigneur, par la voix du Saint Pape Jean-Paul II, m’établissait Pasteur de son Eglise qui est à Brazzaville. Deux décennies durant lesquelles, je suis resté au milieu d’elle, partageant ses joies et ses espoirs, ses tristesses et ses angoisses.

2. Oui, il n’y a rien de votre vie humaine, chers frères et sœurs, qui n’ait trouvé écho dans mon cœur de Pasteur, qui n’ait suscité un engagement de ma part. Mais par-dessus tout j’ai prié pour vous et avec vous, pour vous affermir et vous conduire sur les sentiers de la sainteté à laquelle Dieu, par le baptême, nous a tous appelés. Voilà pourquoi, je veux commencer cette Lettre Pastorale qui est ma toute dernière, par vous dire et vous redire, toute ma joie d’avoir été à votre service, au service de Dieu et de son peuple que vous êtes. Et j’ose croire qu’en dépit des nombreuses vicissitudes que nous avons connues, j’ai conduit la barque de notre Eglise à bon port. Je dis Merci au Seigneur pour cela, mais je vous dis aussi MERCI à vous, Peuple de Dieu. Merci à tous ceux et à toutes celles qui ont cheminé avec moi et m’ont soutenu dans cette délicate mission de la charge épiscopale, charge de gouvernement, de sanctification et d’enseignement, charge d’édification du royaume de Dieu en terre congolaise en général et brazzavilloise en particulier. Puisse le Seigneur Dieu, Maitre de l’histoire, nous bénir tous et nous garder dans sa bonté.

3. Chers frères et sœurs, au moment où je m’apprête à confier cette barque de notre Eglise à mon successeur désigné, Mgr Bienvenu Manamika-Bafouakouahou, je voudrais revenir sur ce qui fait le fondement de notre vie chrétienne et de ma charge d’Evêque: le baptême. Souvenez-vous: ces dernières années de mon ministère au milieu de vous, je n’ai cessé de vous inviter à nous pencher sur le sens de notre baptême commun et sur ses implications dans notre vie de tous les jours. Je l’ai fait au regard de notre vie sociétale et ecclésiale en perte de vitesse. Je l’ai fait parce qu’il m’est apparu de plus en plus clairement que nous ne communions plus assez à cette source de notre foi et de notre existence d’enfants de Dieu. Car le baptême, faut-il le rappeler, détermine non seulement le fondement de la vie chrétienne, mais indique aussi le contenu de ce que nous avons à être: «Sel de la terre et lumière du monde» (Cf. Mt 5, 13-16).

4. Le baptême est, en effet, le sacrement de la naissance à la vie chrétienne: marqué du signe de la Croix, plongé dans l’eau, le baptisé naît à une vie nouvelle. A sa sortie des eaux baptismales, le chrétien s’applique, avec la force du Saint-Esprit, à vivre selon Dieu, c’est-à-dire, à mener une vie parfumée des vertus et des valeurs du Christ. Mais comment expliquer que notre pays qui ne compte qu’un peu plus de quatre millions d’habitants, majoritairement chrétiens, peine à se mettre debout? Comment expliquer la recrudescence de la violence, de la corruption, du syncrétisme, du tribalisme, de la haine dans ce pays, dans cette ville de Brazzaville, où les Chrétiens prient de plus en plus? Quel Dieu prions-nous? La question qui nous a accompagnés ces dernières années reste donc d’actualité: Chrétien de Brazzaville, chrétien du Congo, qu’as-tu fait de ton baptême?

La Nation Congolaise et ses Problèmes
5. Voilà pourquoi, avant de quitter ma charge de pasteur à la tête de notre Archidiocèse de Brazzaville, je tiens à exercer une dernière fois mon devoir d’enseignement à ton endroit, bien-aimé Peuple de Dieu. Car si je connais et je porte dans mon âme et dans mon cœur tes stigmates comme celles du peuple Congolais tout entier, si je suis témoin de tes souffrances et de tes angoisses, je suis également témoin de ton désir profond et légitime d’une vie sociale épanouie, d’un bonheur mérité et partagé par tous, dans la paix et la fraternité, dans l’unité et la concorde grâce au travail source légitime de progrès.

6. Hélas, l’histoire de notre pays ne semble pas vouloir te donner de répit pour réaliser ce programme de bonheur. Telle une mer en furie, la Nation Congolaise a presque toujours été agitée par des vagues de malheur: guerres civiles, chômage des jeunes, misère des retraités, dégradation continue des systèmes scolaire et sanitaire, taux de mortalité infantile, maternelle et sénile, déliquescence morale et tant d’autres maux.

7. C’est ainsi qu’en dépit de la paix civile incontestable que connaît notre pays depuis quelques décennies, la longue nuit dont parle notre hymne national, tarde à s’achever. Le «grand bonheur» auquel nous aspirons depuis l’indépendance de notre pays peine à surgir, parce que les Congolais de toutes origines continuent de pleurer et de souffrir le supplice et le calvaire; supplice et calvaire qui ont plusieurs causes ou origines.

La violence
8. La violence est massive dans notre mémoire collective. Plusieurs conflits larvés ou ouverts, armés ou non, n’ont cessé de secouer notre pays: 1959, 1986, 1993, 1997, 1998-1999-2000, 2016, pour ne citer que ceux-là. Tous ces déchirements entre frères et sœurs d’une même nation ont occasionné de nombreuses blessures, provoqué des pertes incommensurables en vies humaines et en biens matériels. Je peux dire que jusqu’à ce jour, la Nation congolaise ne s’est pas encore relevée des cendres de ces nombreux feux qui l’ont dévorée et qui continuent de brouiller l’horizon de son avenir. D’aucuns semblent reconnaître au Congo, note pays, une prédilection à l’instabilité, à la haine entre fils et filles d’un même pays, à la fatalité du perpétuel recommencement des mêmes fautes et des mêmes erreurs.

9. Et pourtant, quitter ces chemins de malheur demeure un projet possible pour les Congolais. C’est ma conviction la plus profonde. C’est le désir le plus ardent de notre Dieu, qui ne veut pour le peuple congolais qu’une seule chose: la paix! «J’écoute que dira le Seigneur. Ce qu’il dit c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.» (Cf. Ps 84). Oui, un Congo pacifié et uni est possible. C’était d’ailleurs le désir des pères fondateurs de notre nation, merveilleusement exprimé dans notre hymne national: «Chantons tous avec ivresse le chant de la liberté.» Mais l’accomplissement d’un tel projet ne saurait advenir comme par enchantement. Il doit être voulu par tous. Ce qui suppose que nous y travaillions, en apprenant patiemment à nous défaire de la haine et de la jalousie, du mensonge et de l’égoïsme, de la corruption et de l’impunité.

10. Les Saintes Ecritures, qui contiennent de nombreux récits rapportant la violence humaine, nous enseignent surtout comment la vaincre par le dialogue, le pardon, la réconciliation et la douceur (Cf. Les Béatitudes in Mt 5,1-12). Ce n’est pas un hasard si le premier chant du psautier déclare: «Le Seigneur bénit le chemin des justes, mais celui des méchants et des violents il l’efface et le condamne à la perdition» (Cf. Ps.1). Que de seigneurs de guerre n’avons-nous pas connus dans ce pays mais qui ont été eux-mêmes engloutis par la terre! Bannissons donc la violence du milieu de nous et vivons dans la paix!

L’abandon de la Jeunesse Congolaise à elle-même
11. Notre jeunesse est aujourd’hui abandonnée à elle-même. Mais s’il est ainsi, c’est bien parce que la jeunesse n’est plus au centre de nos préoccupations ni de nos efforts, en tant que société et en tant que nation. On peut le dire: ceux de nos enfants et jeunes qui réussissent encore de nos jours le doivent de plus aux sacrifices de leurs parents, de leurs amis plus qu’à la nation.

12. Et pourtant les Saintes Ecritures nous invitent instamment à porter un regard bienveillant sur cette couche sensible de la société que constituent les enfants et les jeunes. Dans les Evangiles, il nous est rapporté que Jésus se fâcha contre ses disciples qui tentaient de repousser des enfants qu’on lui présentait. Voici ce que Jésus déclara au sujet de cette couche sociale qu’il donna même en modèle aux adultes: «Laissez venir à moi les petits enfants, ne les empêchez pas, car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume des Cieux. En vérité, je vous le dis: quiconque n’accueille pas le Royaume de Dieu en petit enfant, n’y entrera pas» (Cf. Mt 19,13-15 // Mc 10, 13-16 // Lc 18, 15-17). Après avoir dit cela, il embrassait les enfants et les bénissait en leur imposant les mains.

13. Déjà dans l’Ancien Testament, les enfants étaient présentés comme signe de bénédiction et de richesse. Voici ce que déclare le Psaume 127,3-4 à ce sujet: «C’est l’héritage de Yahvé que d’avoir des fils; une récompense, le fruit des entrailles; comme des flèches entre les mains du héros, ainsi les fils de la jeunesse». Ce regard positif de la Parole de Dieu sur nos enfants et nos jeunes ne devrait-il pas être aussi le nôtre, pour induire en nous des comportements nouveaux ? Le Pape François nous donnait un bel exemple de cette conversion du regard lors de son Audience du 30 janvier 2019: «Les jeunes ne sont pas le «demain»; non, ils sont l’«aujourd’hui» pour le «demain». Ils ne sont pas le «en attendant» mais ils sont l’aujourd’hui, le maintenant, de l’Église et du monde. Et j’ai fait appel à la responsabilité des adultes pour que ne manquent pas aux nouvelles générations l’instruction, le travail, la communauté et la famille. Et ceci est la clé dans le monde en ce moment, parce que ces choses manquent: l’instruction, c’est-à-dire l’éducation. Le travail: combien de jeunes en sont privés. La communauté: qu’ils se sentent accueillis en famille et dans la société.»

14. Hélas, ce regard bienveillant des Ecritures et du Pape François sur la jeunesse est aujourd’hui, de façon presque généralisée, très loin de prendre assise en terre congolaise. Sans vouloir être un Amos des temps présents, mon regard de Pasteur cheminant aux côtés du troupeau à moi confié par le Seigneur, et donc connaissant bien le rythme de ses pas, je ne peux pas ne pas voir et revoir tous ces jeunes désorientés, désœuvrés, déscolarisés, exposés au gain facile et donc à la tentation de la violence, la violence des milices, la violence des bébés noirs, la violence à l’école, la violence dans les familles et j’en passe. Certains ont même été amenés par leurs ainés à se salir les mains du sang de leurs compatriotes, voire de leurs parents. C’est un grand chagrin, un vrai désastre.

15. Dans cette même perspective, comment ne pas évoquer avec toute la douleur de mon cœur, le comportement indécent des jeunes dans de nombreuses familles congolaises, lors des crises comme la maladie, la mort, les obsèques, le partage d’héritage, etc.? Les persécutions et les chasses aux sorciers, les règlements de compte et expropriations, la dureté et la vulgarité du langage, les danses funèbres, voire funestes, les chants obscènes durant les veillées, sans oublier la consommation abusive de drogues et d’alcools forts, parfois frelatés, pour ne citer que ces quelques exemples de «dérapages» à la mode chez nos jeunes. Tout cela se passe, de surcroît, dans l’agitation la plus totale, dans le tumulte et la frénésie. De sorte que dans tous les évènements malheureux, et même heureux, de notre société, il n’y a guère plus de place au recueillement, à la méditation, à la réflexion, à la pondération. Et n’allez surtout pas vous attendre à ce que les jeunes viennent, lors des deuils, consoler celle ou celui qui est éprouvé. Non, ils viennent pour faire la casse ou tout au moins pour faire la loi, leur loi!

16. Mgr Batantu, mon prédécesseur, dont nous venons de clôturer le jubilé marquant les 15 ans de sa disparition, fonda les Scholas Populaires dans le but, entre autres, de christianiser l’animation des veillées déjà bien païennes en son temps. Il n’avait pas si mal pensé en interdisant l’usage des tam-tams aussi longtemps que l’inhumation n’a pas encore eu lieu. Hélas, aujourd’hui, ses recommandations, tout comme d’ailleurs les avancées significatives obtenues grâce à sa fécondité artistique et au travail évangélisateur des Scholas Populaires, ont été oubliées, rangées dans les tiroirs de l’indésirable, de l’anachronique.

17. Aujourd’hui, les veillées, surtout «la dernière», sont devenues de véritables orgies, oui des parties de danses arrosées de boissons, de chanvre et autres sornettes du genre. J’appelle nos jeunes à un sursaut: à revenir aux pratiques du deuil qui inspiraient le respect et la dignité pour nos défunts, mais aussi pour les vivants qui restent. Pour ceux qui ne le savent pas: nos pratiques d’aujourd’hui ne sont pas en conformité ni avec la foi dans l’au-delà héritée de nos ancêtres ni avec notre foi chrétienne. Ces pratiques indécentes n’ont donc aucun fondement: pas dans notre culture bantu, pas dans la foi au Christ non plus. Elles n’ont dès lors qu’un seul mérite: celui de faire du Congolais moderne un être biscornu, sans valeurs, sans respect ni pour les vivants ni pour les morts. D’ailleurs, de la même manière que nous pillons les vivants, de la même manière nous vandalisons les tombes des trépassés, quand nous ne faisons pas disparaitre des cimetières entiers dans les matitis (herbes) ou sous nos maisons! Qu’avons-nous donc fait de l’invitation du Saint-Père à pratiquer la septième œuvre de miséricorde qui demande d’ensevelir les morts avec dignité? «Mon fils, répands tes larmes pour un mort, pousse des lamentations pour montrer ton chagrin, puis enterre le cadavre selon le cérémonial et ne manque pas d’honorer sa tombe». (Cf. Si 38, 16)

Des adultes de plus en plus incapables d’assumer leur responsabilité
18. À vrai dire, l’attention que nous portons aux enfants et aux jeunes est tributaire du degré de notre conscience d’adultes ayant une grande responsabilité vis-à-vis des plus jeunes. D’ailleurs l’éducation n’atteint son but que là où elle permet aux ainés de transmettre des valeurs aux cadets, afin qu’ils soient en mesure de leur succéder. Mais quelles sont-elles nos valeurs que nous voulons léguer à la postérité? Est-ce le vol et la corruption? Est-ce la légèreté des mœurs ou le vagabondage sexuel, qui fait qu’aujourd’hui chez nous les pères vont avec les enfants, voire les petits-enfants? Eduquer ce n’est pas seulement transmettre des connaissances intellectuelles, mais former l’homme dans toutes ses facettes, pour en faire, selon l’expression de St Irénée de Lyon, un «être debout». J’en appelle donc aux adultes et aux ainés dans la société, dans la connaissance et dans la foi, et tout particulièrement aux responsables politiques qui président aux destinées de notre peuple. Levez-vous pour sauver la jeunesse congolaise, pour l’aider à puiser en elle-même l’énergie d’une fécondité nouvelle qui enfantera un Congo nouveau, celui que nous appelons de tous nos vœux.

Le veuvage
19. Après les enfants et les jeunes, c’est vers les veufs et les veuves que se tourne à présent mon regard de Pasteur. Ces temps derniers, nous assistons littéralement au calvaire de ceux et celles qui ont perdu leur conjoint. Plus particulièrement, c’est la situation de la veuve qui me préoccupe au plus haut point. Elle ne s’est guère améliorée, elle a même empiré, en dépit de nombreuses prises de positions de vos pasteurs, depuis Mgr Théophile Mbemba (Cf. Lettre pastorale sur les conditions de la veuve du 27 février 1971) jusqu’à moi-même.

20. Souvent, la détresse de l’épouse commence avec la maladie du conjoint. Lorsque, par exemple, le mari vient à décéder, la veuve pourtant restée longtemps à son chevet, est sommée par la famille du mari défunt de quitter les lieux. On va jusqu’à confisquer les clés de la maison où elle vit, afin qu’elle n’y ait plus accès, et partant ne jouisse plus des biens qu’elle et son mari ont pourtant acquis ensemble. Durant les veillées, la veuve est soumise à des propos blessants, malveillants, voire à des sévices ou à des violences verbales ou corporelles, comme si on voulait lui faire «payer» le bonheur qu’elle a construit avec son mari et dont elle était en droit de jouir avec lui.

21. Mais c’est surtout au sujet des obsèques que nous assistons aux pratiques les plus abjectes, les plus curieuses aussi. Aujourd’hui, en effet, c’est à la veuve déjà bien souffrante, qu’il est fait obligation d’enterrer son mari. Une forte somme lui est alors exigée pour les obsèques du De Cujus, une somme qui souvent est bien au-delà de ses possibilités financières. La situation de la veuve qui voudrait enterrer dignement son mari est encore plus dramatique. De moins en moins on lui concède le droit de se rendre au cimetière, prendre congé de celui qu’elle a aimé et à qui elle s’était liée pour le meilleur et pour le pire. Des veuves se tournent de plus en plus vers moi, pour me demander l’autorisation d’aller au cimetière et de participer à l’enterrement de leur mari, comme si cela était un péché. Quelle aberration!

22. Curieusement, lorsqu’un veuf veut assumer sa responsabilité d’époux, par exemple en organisant les obsèques de sa femme décédée, c’est encore la famille de la défunte qui s’y oppose, préférant qu’il lui remette une somme d’argent faramineuse, comme pour le punir de l’avoir eue pour épouse! Il n’est d’ailleurs pas rare qu’on exige d’un veuf une dot post mortem exorbitante! Quel paganisme! Quel mercantilisme! D’où vient donc cette mentalité rétrograde et diabolique qui a pris possession de toi, peuple Congolais? Où donc es-tu allé chercher cette honteuse culture? Dans la tradition? Mais quelle tradition? Je tiens à dire avec fermeté que l’Eglise, pour sa part, n’a jamais interdit à un époux ou à une épouse de se rendre au cimetière pour l’inhumation de son conjoint ou de sa conjointe.

(A suivre)

Donnée à Brazzaville, le 21 février 2021, 1er dimanche de Carême, la 38e année de mon Episcopat.

Monseigneur Anatole MILANDOU
Archevêque de Brazzaville