depuis une semaine, l’Archidiocèse de Brazzaville vit au rythme des travaux de la toute-première assem-blée générale de ses ouvriers apostoliques. Ainsi que vous le lirez dans ce numéro (voir page 10), plus de 400 agents pastoraux du plus grand diocèse du Congo, prêtres de l’étranger ou laïcs de l’hinterland débattent des conditions d’une relance de l’élan évangélique parfois amoindri par nos multiples apesanteurs.
Il s’agit d’une relance de la fraternité qui fasse de nous des acteurs de la communion. Les raisons qui nous retiennent loin de l’eucharistie sont nombreuses. Tout comme celles qui font de notre Eglise le milieu trop souvent décrié des con-tre-témoignages. Les frustrations et les récriminations, nous en sommes tantôt les témoins, tantôt les auteurs. Nous ne pouvons continuer dans cette attitude qui nous amène à créer les cercles vicieux qui ne nous sortiront pas de cette mauvaise passe.
L’Archevêque de Brazzaville a pris le courage de voir les choses en face et de convoquer cette assemblée synodale extraordinaire. «Nous avons une Eglise, une identité: c’est notre Histoire que nous voulons refonder», énonce-t-il. Son cri de détresse est partagé par cette immense énergie apo-stolique qui anime nos paroisses, et fait de l’Eglise une famil-le. La famille de Dieu.
Il ne s’agit pas d’un tribunal qui se scinderait en accusateurs, en accusés ou en juges. Même si, bien évidemment, la noti-on de laver le linge sale en famille peut en suggérer de pos-sibles voisinages. Il s’agit de se parler en frères et sœurs, de se pardonner et de recréer l’atmosphère de l’entente partout où elle peut avoir été rompue.
Cette intuition prophétique pousse à regarder l’avenir avec plus de confiance en ce Dieu qui nous appelle à l’unité. Qui nous invite à l’amour et au pardon. «Pour un élan de com-munion, d’affermissement et de renouveau», tel est le thème choisi pour les travaux de cette Assemblée spéciale. Nous assistons ici à la naissance d’un nouveau monde. Nous assi-stons au nouveau départ d’une Eglise. A un bourgeonnement de la pensée, de l’élan missionnaire et du vivre ensemble en Eglise.
Certes le nouveau chrétien ne sortira pas d’assises aussi flamboyantes qu’elles soient. Il sortira du tréfonds de nos cœurs, du bris de nos glaces. Mais les assises de l’ASOA aideront très certainement à marquer les étapes de notre re-lance spirituelle dans l’archidiocèse.

Albert S. MIANZOUKOUTA