L’ouvrage écrit par le chercheur et ethnologue congolais met en lumière l’immense richesse culturelle des peuples autochtones Aka originaires d’Impfondo (Likouala), au Nord du Congo. Sa présentation officielle aux éditions Presses universitaires de France (PUF), dans la collection ‘’Nouvelles Terres’’, a réuni d’éminents chercheurs, des sommités de l’écriture et de critiques littéraires de France, d’Europe ainsi que de la diaspora congolaise.

Coup d’essai, coup de maître pour Sorel Eta, manager du groupe Ndima, désormais homme de plume. «C’est un livre magnifique. Sorel Eta nous partage son expérience de vie avec les Aka et ses recherches…C’est aussi l’histoire d’une amitié réciproque enjambant les préjugés de part et d’autre. C’est encore celle d’une aventure commune, Sorel Eta ayant créé avec ses amis pygmées un groupe musical, Ndima qui se produit sur la scène internationale…est aujourd’hui l’un des meilleurs connaisseurs de la culture Aka, s’étant initié par lui-même et, à la faveur de quelques rencontres décisives, à l’ethnographie et à l’ethnomusicologie», affirme le professeur Dominique Bourg, co-directeur de la collection «Nouvelles terres» et préfacier de ce livre.

La couverture du livre
La couverture du livre

Fruit de vingt six années de recherches peaufinées aux côtés des Aka, «L’universalité de la forêt avec les Aka» est un chef-d’œuvre d’après les écrivains et les critiques littéraires présents à l’auberge de jeunesse Yves Robert de Paris où il a été présenté aux lecteurs. Cet ouvrage fait déjà parler de lui dans les milieux des écrivains, des chercheurs, des historiens, des sociologues et dans les médias français. En témoigne son passage, le lundi 3 octobre 2022, sur les antennes de Radio France Internationale (RFI), reçu par Caroline Lachowsky à l’émission ‘’Autour de la question’’. A cette occasion, l’auteur a expliqué la nécessité de préserver le patrimoine des peuples autochtones Aka, une richesse pour le Congo, l’Afrique et l’humanité. La célèbre chanteuse Aka Angélique Manongo, a pour sa part, tenu en haleine les auditeurs avec sa voix de sirène qui chante ‘’la berceuse’’.
Volumineux de 181 pages, «L’université de la Forêt’», est le premier du genre publié par un Congolais qui célèbre la vie et les savoirs des autochtones Aka, qu’il côtoie mieux que quiconque, depuis 1996. En effet, Sorel Eta se dit fier d’être l’étudiant de ses professeurs Aka et du travail abattu avec l’expertise des Editions Presses Universitaires de France. Entouré de sa maman, de ses amis et de son fils, le temps d’une présentation et des dédicaces de son livre, il n’a pas manqué de remercier tous ceux qui l’ont soutenu dans la concrétisation de ce projet, notamment, son grand frère Hugues Eta premier relecteur du livre.
‘’Nul n’est prophète chez soi’’
Si la question de la valorisation des rites et des traditions Aka préoccupe moins les Congolais dans leur ensemble au-delà d’une loi portant promotion et protection des peuples autochtones, Sorel Eta se réjouit de savoir qu’elle intéresse de nombreux Européens de France, d’Allemagne, de Suisse et d’ailleurs. «Dans mon pays, les gens ne comprennent pas le sens du travail que nous faisons. Mais ici, en Europe et sur d’autres continents, les gens connaissent la valeur de la culture Aka. Les écrivains, les artistes qui nous suivent, qui ont acheté le livre découvrent et comprennent par exemple ‘’la «navigation forestière» à travers ce livre… Les Aka doivent enseigner «la navigation forestière» aux militaires. Comment ils doivent parcourir des forêts sans laisser des traces, des marques qui peuvent permettre aux ennemis de les localiser, de savoir par où ils sont passés… Seuls les Aka connaissent ces secrets de la forêt’’, confirme le seul bantou congolais initié au mbongui des Aka.
Avec la publication de son livre «L’université de la forêt» déjà sorti en librairie, Sorel Eta qui a rencontré les Aka en 1996, est considéré comme le chantre et le défenseur acharné de leur culture au plan national et international.
Son séjour de l’hexagone en compagnie du groupe Ndima composé des artistes autochtones Aka, sera marqué par des conférences dans les universités, des workshops à l’image de celui déjà organisé au Centre culturel Irlandais de Paris et des spectacles aux rythmes et aux sons des chants de la forêt.

Hordel BIAKORO MALONGA