Le 22 septembre 2022, jour de son 79e anniversaire, a eu lieu à l’Institut français du Congo (IFC) de Brazzaville, la cérémonie de dédicace de ‘‘Révélations confidentielles’’, de Benoît Moundélé-Ngollo, général-écrivain. Cet ouvrage, sorti de presse, cette année, aux éditions ‘‘Les impliqués’’, à Paris, France, est le 21e du fondateur du SNOPRAC (Style qui n’obéit pas aux recommandations académiques classiques).

Un panel de spécialistes en littérature, tous enseignants à la Faculté des lettres, arts et sciences humaines (FLASH) de l’université Marien Ngouabi, composé des professeurs Mukala-Kadima Nzuji, André-Patient Bokiba et Bienvenu Boudimbou et du Dr Winner Franck Palmers. Devant un auditoire de personnes aux profils différents. Le Pr Mukala-Kadima Nzuji en a été le maître de cérémonie et le modérateur.
Les épîtres dédicatoires selon Benoît Moundélé-Ngollo ouvertes depuis mars 2003, sont loin de connaître leur fin. Car même après avoir signé «Adieu Mes lecteurs», son 16e livre sous-titré «Le Mwana ntsouka de mes livres», l’écrivain B.M.-N., récemment connu comme l’auteur de l’‘’Autre Manière D’Écrire’’ (AUMAD’EC), n’a jamais mis un point final à sa soif d’écrire des livres. Ce qui a poussé le Dr Winner Franck à relever le caractère scripto-dépendant de B.M.-N. Avec la dédicace des ‘‘Révélations confidentielles’’, Moundélé-Ngollo, en 19 ans de plume, signe 21 livres. Ce qui fait de lui un auteur francophone prolixe à l’instar de ses compatriotes Henri Lopès, Sony Labou Tansi et Alain Mabanckou.
Après notamment le mot de l’éditeur et bien d’autres, le Pr Mukala-Kadima Nzuji, a circonscrit l’évènement, présenté l’auteur, et expliqué le pourquoi du choix de la date du 22 septembre. Pour lui, les livres du général B.M.-N. déjà publiés sont globalement des livres d’une certaine épaisseur, des livres qui interrogent la société, qui réfléchissent sur l’humaine condition.
Les trois autres membres du panel ont, tour à tour, décortiqué en leur qualité de critiques littéraires, la forme, l’iconographie que le contenu de l’ouvrage. Le Dr Winner Franck faisant la critique littéraire de l’œuvre a affirmé: «Cette œuvre littéraire en prose argumentative est émaillée de textes et fragments relevant de la catégorie générique essayiste. B.M.-N, mène des réflexions sur une pluralité de sujets.
Ce nouvel ouvrage fait aussi le procès de la politique politicienne. Dans les mailles du texte, à la flamme du feu attisé par l’auteur, on perçoit la nudité des sociétés africaines régies par la mégestion de la chose politique et le dieu-Argent. Ce livre est, entre autres, une satire politique. Benoît Moundélé-Ngollo a de la répugnance pour toute adulation, adoration, idolâtrie, déification des Hommes politiques. En effet, méritent-ils qu’on les encense ou qu’on leur fasse allégeance? Il dénonce le népotisme, la famillocratie généralisée, le nombrilisme, la barbarie, les affrontements tribaux, la dictature, le surpouvoir, la vente d’illusions. Il prend position pour la démocratie, le dialogue, le développement, les Droits de l’Homme et le Devoir. L’auteur pense que des «sommités scientifiques» comme Cheick Modibo Diara, le Malien astrophysicien et Théophile Obenga, l’égyptologue congolais, ne devaient jamais se faire démythifier ou s’auto démythifier, en faisant la politique.
À le lire, on en vient à le prendre comme un message pédagogique au profit de la jeunesse. La jeunesse souffre d’un déficit de légitimité. Il conseille aux jeunes d’avoir un logiciel mental renouvelé; de ne pas emboîter le pas des politiques dont la méritocratie n’a été qu’un vain mot, des politiques qui ont failli dans leur mission de gérants de la cité. Une façon d’aider les jeunes «déroutés et sans repères» à se frayer un chemin glorieux en empruntant les voies royales. Pour qu’il y ait un vrai changement, il faut changer personnellement et ¬[structurellement]». «L’éducation est le logiciel de l’ordinateur central qui programme l’avenir des sociétés» énonce le burkinabè Joseph Ki-Zerbo. Décideurs de leurs actions, les jeunes doivent choisir leur mode de vie en se conformant aux lois et aux normes. Qu’ils soient eux-mêmes les maîtres et les sculpteurs de leur vie.
«L’écrivain fait une grande place à la dénonciation des antivaleurs d’une société abra ca da brante. Il les fustige. Un bilan négatif de la période postcoloniale est dressé. Il constate qu’elle a été supplantée par l’hégémonie des antivaleurs. Or ce summum ténébreux est hostile au développement. Nulle part au monde, on ne connaît pas un Pays qui [s’est] développé sur la base des antivaleurs», informe Benoît Moundélé-Ngollo. Il met au ban les détenteurs des faux diplômes, les tenants de l’esclavagisme, les «primes-dépendants», les mégalomanes et ceux qui persévèrent dans l’erreur. Il propose les lignes directrices, les pistes de solutions pour «éradiquer définitivement le virus des antivaleurs dans ses dimensions juridique, politique, morale et éthique.

Le narrateur promène le lecteur sur les sentiers de la culture africaine. Il s’oppose à la destruction des fondements de la culture et de la civilisation. B.M.-N. passe au burin la science. Il pose le fondement d’une science consciente…
C’est le livre de la négation de l’anti historicité. L’auteur récuse l’anti historicité. Dans «Mirons-nous dans mes quatre rêves», il analyse dans un langage philosophique, initiatique et plus complexe sur fonds onirique et onomastique, l’aube des indépendances et la valeur ajoutée du travail engendreur de la liberté. Il y énonce les déboires africains à force d’inconscience viscérale et de slogans vides de sens.
Le scripteur nous livre sa vérité sur le vrai sens de la liberté.
Le narrateur à l’honneur utilise une partie de l’espace typographique pour nous livrer ses réflexions sur les pandémies de l’Histoire contemporaine. Il en scrute les origines, les causes et conséquences. À sa façon, l’auteur interroge, forge et recrée le monde à travers une exploration et inventivité du langage… Il fait usage de l’ironie.
Le livre à l’honneur est scindé en sept chapitres et subdivisé en strophes, il comporte 250 pages. En ennemi des flatteurs et des antivaleurs, adhérent de «la force de l’argument à l’argument de la force», il nous livre dans cet ouvrage fécond une floraison de réflexions et un cocktail de notes morales. Le lectorat est alors invité à s’imprégner de ce livre d’actualité et pour tous les temps.
Le Pr Bienvenu Boudimbou est intervenu pour puiser, en profondeur, dans les éléments iconographiques de la première de couverture du livre.
André-Patient Bokiba, panéliste aussi, s’est senti, à l’étroit, dans ce qu’il a pensé apporter comme contribution. «Benoît Moundélé-Ngollo n’écrit pas seulement pour ses lecteurs et pour moraliser la société. Non. Car il est également son propre lecteur par excellence».
Un échange franc et libre entre l’auteur et l’auditorat a également ponctué la cérémonie. L’auteur s’est défendu contre ceux qui pensent qu’il indexe sans les nommer, dans ses écrits, les leaders de la société congolaise.

Gabriel DIMONEKENE & Viclaire MALONGA