Le paludisme est l’une des premières causes de mortalité dans des pays en voie de développement. Conscient de cette triste réalité, le Congo à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), et ses partenaires multiplient des initiatives pour éradiquer le paludisme. C’est dans cette vision que s’est tenu du 3 au 5 octobre 2022 à Brazzaville un atelier de formation au profit des cadres et agents du Programme national de lutte contre le paludisme sur le leadership et le management.
C’est Jean Ignace Tendelet, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la population, qui a clôturé les travaux de cette formation, en présence d’Amakala Sodio Constantin, représentant l’ONG Catholic relief service (CRS), un des partenaires clés du Congo dans le combat contre le paludisme.
Cette formation est la dernière d’un programme de développement en management et leadership des cadres du PNLP. Ce programme a commencé par un premier séminaire de quatre jours tenu en août, et s’en est suivie une période de coaching d’équipe d’un mois.
Adama Gorou, facilitateur, a déclaré que la réussite de la mission des cadres du programme est essentielle pour la santé des populations. «Si les chefs de départements n’ont pas la capacité de motiver correctement leurs collaborateurs, la conséquence c’est que les performances seront basses. Hors, si les performances du PNLP sont basses, cela signifie qu’il y a moins de personnes sensibilisées sur le paludisme, cela signifie que la distribution des moustiquaires ne s’est pas bien passée, etc. lorsque le travail se fait de façon collaborative, cela se ressent sur le terrain par une meilleure prise en charge, aussi par les chiffres de diminution du paludisme», a dit le formateur.
Selon le rapport du PNLP 2021, le paludisme demeure l’une des premières causes de consultation (71%), d’hospitalisation (56%) et de mortalité (42%). Le paludisme n’épargne personne, toute la population est exposée au risque de le contracter, mais, les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans constituent les groupes les plus vulnérables. Il y a moins de 5 ans, le paludisme représentait 66% des causes de consultation externe, 58% des causes d’hospitalisation et 23% des causes de décès au niveau des hôpitaux, précise le rapport PNLP 2021.
Des avancées ont été enregistrées au cours des deux dernières décénnies avec une réduction de moitié de la morbi-mortalité liée au paludisme, selon l’OMS. Les études ont démontré que l’utilisation de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action par 80% de la population permet de réduire de 50% l’incidence du paludisme.
Au Congo, la baisse de la mortalité proportionnelle palustre chez les enfants de moins de 5 ans de 19% en 2020 contre 23% en 2019. La baisse du nombre de décès lié au paludisme de 4,8% à 1% entre 2017 et 2020 dans l’ensemble ainsi que chez les enfants de moins de 5 ans. Pour le directeur du PNLP, la lutte contre le paludisme n’est pas l’apanage du programme seul, mais plutôt une lutte multisectorielle.
Clôturant la formation, Jean Ignace Tendelet a assuré le CRS de leur disponibilité: «leurs portes resteront ouvertes pour continuer de renforcer leur collaboration et coordonner les actions visant à appuyer l’amélioration de la qualité des services de santé».
Pour sa part, Amakala Sodio Constantin a précisé que le CRS reste disposé à accompagner le Congo dans son processus de réforme pour un pays sans paludisme.

Germaine NGALA