L’humanité a célébré le 1er décembre la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. Au cours de cette journée, des activités de sensibilisation ont menées et un état des lieux de la riposte au niveau mondial a été fait. Elle a été placée sur le thème : «Suivons le chemin des droits».
Le Gouvernement congolais a délivré un message lu par le ministre de la Santé et de la population Gilbert Mokoki. Bien que l’humanité dispose aujourd’hui des connaissances scientifiques et de l’expertise médicale pour maintenir en vie et en bonne santé les personnes séropositives et prévenir les nouvelles infections, «nous accusons toutefois, un retard pour mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030», a-t-il dit.
Au Congo, a fit savoir le représentant du Gouvernement, la situation est tout aussi préoccupante. Avec une prévalence estimée à 3,2 % chez les adultes âgés de 15 à 49 ans en 2023, le pays fait face à l’une des épidémies les plus généralisées de la région Afrique de l’Ouest et du Centre.
C’est pourquoi, en 2023, le Conseil national de lutte contre le VIH/Sida, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies, a élaboré un cadre stratégique national de riposte au VIH pour la période 2023- 2027 cadre qui s’aligne avec le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2022- 2026. Ce cadre répond également aux objectifs de développement durable, notamment les ODD 3, 4 et 5, dans la perspective de l’agenda 2063 de l’Union africaine (UA). «Sous le leadership du Président de la République, nous avons réalisé d’importants progrès dans la lutte contre le VIH. Les efforts déployés par le Gouvernement ont permis de mettre sous traitement antirétroviral 93% des personnes dépistées positives soit 38. 098 de personnes en 2023. Mais il reste de nombreux défis à relever, notamment celui de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les populations clés», a fait savoir Gilbert Mokoki.
En effet, les injustices et les inégalités sociales alimentent les épidémies. Par exemple, les adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont deux fois plus de risque d’être séropositives que leurs homologues masculins. Il est également préoccupant de constater que plus de 44% des nouvelles infections aux VIH sont recensées parmi les populations clés et leurs partenaires.
Cela nécessite un changement de paradigme. La Stratégie 2021-2026 de l’ONUSIDA fournit des orientations claires, efficaces et concrètes pour permettre à l’humanité de mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.
Cette stratégie vise, entre autres, à mettre les personnes au centre, éliminer les obstacles sociaux et structurels qui empêchent certaines personnes d’accéder aux services liés au VIH.
Pour se faire, le financement du système de santé, l’engagement du personnel de santé, la décentralisation et la nécessité d’intégrer pleinement les efforts communautaires dans les réponses nationales face au VIH, de la prise de décision à l’exécution et de la planification au suivi doivent être effectifs.
Par ailleurs, le ministre de la Santé a remercié les partenaires, particulièrement le Fond monétaire international (FMI) pour les efforts consentis pour réduire l’impact du Sida en Afrique. Il les a exhortés à aligner leur soutien sur les priorités nationales.
Au niveau mondial, l’atteinte des objectifs 95-95-95 fixés par l’ONUSIDA a été presqu’une réussite pour 2023. 86% des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique, parmi ces personnes, 89% avaient accès à un traitement antirétroviral et parmi ces dernières, 93% avaient une charge virale indétectable. Cependant, beaucoup d’efforts restent à réaliser pour atteindre la cible de la nouvelle stratégie de l’ONUSIDA, 95-95-95 d’ici à 2026 afin d’accélérer l’élimination du Sida d’ici 2030.
L’Afrique demeure le continent le plus touché par le VIH/Sida. Selon les données de l’OMS, près de 70% des 25,8 millions de personnes vivant avec le VIH en 2022 sont en Afrique.
E.M.O