Surnommé «le soldat de la démocratie», Amani Toumani Touré dit ATT est décédé dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 novembre 2020 dans un hôpital Turc. Pur produit de l’armée malienne, le général ATT a dirigé à deux reprises le Mali. D’abord de 1991 à 1992, après avoir renversé Moussa Traoré, ensuite de 2002 à 2012, comme président élu démocratiquement au suffrage universel.

Parachutiste, béret rouge vissé sur la tête, il prend le pouvoir en mars 1991 pour parachever un soulèvement populaire qui a balayé le régime de l’ancien président, le général Moussa Traoré. Après une transition plus ou moins difficile, il restitue le pouvoir aux civils, juste un an après son putsch. C’est Alpha Oumar Konaré, président démocratiquement élu qui lui succède au pouvoir.
Pendant cette période, tout en se montrant très discret, il étoffe son carnet d’adresses en travaillant pour l’ONU dans les missions de paix. Mais sa popularité sans cesse croissante, le poussa à se positionner à la présidentielle de 2002 qu’il remporte sans difficulté. Mais il faut reconnaître que le président sortant Alpha Oumar Konaré lui a fait plutôt une passe millimétrée, du fait que pour la première fois au Mali, un président démocratiquement élu, succédait à un président élu.
Réputé bosseur, ATT, juste après son élection, ouvre de nombreux chantiers, telle la construction de logements sociaux qui porteront ses initiales, les «logements ATT», construction des ponts, d’ouvrages à travers le pays…Politiquement, il avait réussi à rallier toute la classe politique locale autour de son projet politique, «le consensus à la malienne».

M.M.M.