Nommé dimanche Premier ministre du Mali, Moctar Ouane a été reçu lundi dernier par le président et le premier vice-président de transition, afin de procéder aux consultations en vue de la formation d’un gouvernement. Son objectif est de constituer une équipe composée de femmes et d’hommes d’horizons divers, un gouvernement d’union nationale, en proposant aussi des postes aux groupes armés impliqués dans le processus de paix.
Les discussions se tiennent à Kati, près de Bamako, le fief junte, mais également dans le bureau du président de la transition et à la primature où le Premier ministre Moctar Ouane dessine l’architecture de la future équipe gouvernementale.
D’après certaines sources, le gouvernement attendu sera composé de militaires et de civils, avec une clé de répartition. Il n’est pas du tout exclu qu’on retrouve à des postes régaliens des militaires auteurs du dernier coup d’Etat.
Les groupes armés du nord impliqués dans le processus de paix ont été sollicités. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex-rébellion, attend par exemple une clarification sur le nombre de ses portefeuilles, avant de donner son accord définitif. Des proches de l’imam Mahmoud Dicko qui reste influent, sont pressentis à la tête de certains départements ministériels.
Dans le prochain gouvernement qui ne devrait pas dépasser 25 membres, va-t-on faire de la place au M5, le mouvement de contestation qui a contribué à la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta? Jusqu’à mardi 29 septembre dernier, le M5 n’avait pas été formellement consulté. C’est un peu le grand perdant de l’après-putsch. Pour la primature, le mouvement hétéroclite avait proposé quatorze noms. Tous ont été rejetés par les militaires.

G. D’A.