La religieuse colombienne, Sr Gloria Cécilia Narvaez a été libérée le week-end dernier dans le Nord du Mali, après avoir passé quatre ans et huit mois de captivité. Elle est arrivée à Bamako, le 9 octobre 2021 où elle a été reçue par le colonel Assimi Goïta, président de transition, en présence du cardinal Jean Zerbo, archevêque de Bamako. Puis, elle a été reçue par le Pape à Rome.
Après sa captivité, la religieuse s’est envolée pour Rome où elle a rencontré dimanche 10 octobre le Pape François. Elle a expliqué au Saint-Père comment elle a été kidnappée par les jihadistes proches de Iyad Ag Ghali. Parmi les forces ayant contribué à sa relaxation, il y a eu l’implication de la communauté chrétienne Sant’Egidio, basée à Rome. Cette communauté qui œuvre pour la paix et le dialogue dans le monde a, avec le concours du Vatican joué un rôle important.
Profitant d’un séjour officiel à Bamako, au mois d’août dernier, des responsables de Sant’Egidio ont fait avancer le dossier. Dans cette mouvance, une rencontre a eu lieu avec des médiateurs locaux habitués aux questions de libération d’otages, mais aussi avec des responsables de services de renseignements de la sous-région.
Des consignes de discrétion ont été données au sein de l’Eglise catholique malienne. D’après un observateur, entre les mois d’avril et de mai 2021, les ravisseurs de la religieuse colombienne auraient déjà accepté de la libérer, mais au dernier moment, un grain de sable dans la machine a fait échouer l’opération.
Les services de renseignements malien et italien auraient décidé de mieux coordonner les actions en vue d’obtenir sa libération. Selon une source proche d’un médiateur malien connu dans ce genre de dossier, la religieuse était entre les mains des partisans du chef jihadiste Iyad Ag Ghali du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. La question qui se pose est celle de savoir, si en contrepartie de la libération, un versement de rançon ou de libération de jihadistes emprisonnés a effectué au Mali ou dans un autre pays. Il s’est agi plutôt d’un geste humanitaire, a-t-on appris.
De même, il s’est agi du groupe qui a enlevé et libéré, en 2020, deux ressortissants italiens dont un prêtre. C’est le même groupe jihadiste qui détient jusqu’à ce jour Olivier Dubois, un journaliste français.
Alain-Patrick MASSAMBA