‘’Souvenons-nous de notre histoire’’, c’est sous ce thème que le Mémorial Pierre Savorgnan de Brazza a commémoré le 3 octobre 2025, le 145e anniversaire de la fondation de Brazzaville. A cet effet, une Journée culturelle et scientifique a été organisée dans l’auditorium Denis Sassou-Nguesso de ce mémorial archicomble, sous les auspices de Belinda Ayessa, sa directrice générale, en présence des Prs Charles Zacharie Bowao, Grégoire Lefouoba, Yvon-Pierre Ndongo Ibara, le Dr Dieudonné Mouendo Moukouamou, des représentants du Roi Makoko (Michel Ganari), ainsi que des scientifiques, historiens, sociologues, étudiants et passionnés d’histoire, etc.

Ce moment de réflexion et d’hommages riche en échange axé sur différentes thématiques a permis de revisiter les grandes étapes de l’évolution de Brazzaville, du village Téké à la capitale administrative de l’époque coloniale. Elle a permis aux participants et, surtout, à la nouvelle génération de connaître l’histoire de la capitale. Lors de cette journée, différentes thématiques ont été abordées: ‘’Dire et connaître Brazzaville à travers la chanson de la rumba congolaise’’, développée par le Pr titulaire CAMES d’histoire contemporaine Joachim Emmanuel Ghoma Thethet; ‘’Le Mémorial Pierre Savorgnan De Brazza, un repère d’histoire et de mémoire’’, par le Dr en littérature Ghislain Meleador Mvoula Massamba, enseignant à l’Université Marien Ngouabi; et ‘’Entre construction mémorielle et communication politique’’ par le Pr Joseph Zidi, en lieu et place du Pr Bienvenu Boudimbou, Maître de conférences CAMES. Autrefois, a-t-on appris, appelée Mfoa, la ville de Brazzaville a été créée le 3 octobre 1880 par l’explorateur Italo-français Pierre Savorgnan De Brazza. Le 3 octobre 2025, elle a totalisé les 145 ans d’existence.
Dans leurs interventions, les conférenciers ont, dans l’ensemble, souligné l’importance de préserver la mémoire de Brazzaville. Pour le Pr Ghoma Thethet, «il faut indiquer que Brazzaville à des diminutifs, on l’appelle Bea, tout simplement aussi Brazza. Il y a des synonymes qui confèrent à la ville de Brazzaville, qui sont soient du français, soient des langues locales et nationales, tels que: Mavoula; Tandala… Il y a également des orchestres qui ont joint à leur appellation le concept Brazzaville comme: Victoria Brazza de Paul Kamba, Les Bantous de la capitale (qui renvoie à Brazzaville), et SBB (Super Boboto de Brazzaville), (Les Tontons de Brazza-NDLR), le Bar Chez Faignond à Poto-Poto, (Jour de Brazzaville à Bacongo-NDLR)..Brazzaville est également magnifiée par Franklin Boukaka, Sebas Enemen, (sans oublier Claude Bivoua dans ‘’Jolie Brazzaville’’ et Ange Linaud dans ‘’Ba bogoss ya Brazza’’-NDLR)».
Le Pr Mvoula Massamba a, pour sa part, relevé: «Ce mémorial est également un lieu de conservation de documents historiques, anthropologiques, calligraphiques et iconographiques qui restituent les lignes forces de Brazzaville. Il est un support éducatif pour les jeunes générations, dès lors les controverses qu’il soulève montrent que la mémoire n’est jamais morte, elle est parfois déterminée par le temps».
Le Pr Joseph Zidi a invité l’assistance à prendre conscience du rôle et de l’importance des fresques dans une ville. Sur les neuf fresques qui sont à Brazzaville, il a cité, entre autres, ceux du: Palais du peuple; de l’Afrique intitulée: ‘’Le peuple parle au peuple’’, située Place marchés des arts, au centre-ville ; de l’indépendance’’.
D’après Belinda Ayessa, cette célébration est également marquée par la célébration des 19 ans de l’inauguration du Mémorial par le Président Denis Sassou-Nguesso, le 3 octobre 2006. C’est un hommage à notre capitale, témoin de nos luttes:
«Ce 145e anniversaire en réalité nous interpelle tous, que cette Journée culturelle et scientifique ne soit pas seulement un hommage au temps, mais un appel à l’action, qu’elle ravive en nous, le sens de notre identité et le courage d’assumer avec fierté et détermination, l’héritage que Brazzaville nous confie depuis 145 ans».
Excepté les communications et discours, cette commémoration des 145 ans de la ville de Brazzaville a mis en exergue l’importance du dialogue entre la science et la culture pour mieux comprendre l’histoire de nos cités. Le Pr Ghoma Thehet a souhaité qu’on puisse créer au Mémorial Savorgnan De Brazza, «une sorte de musée sonore de telle sorte que toutes les chansons qui ont fait la gloire de la rumba congolaise puissent être conservées», a-t-il conclu.

Alain-Patrick MASSAMBA

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