Il s’en est allé, l’autre jour, comme Ndomba ‘’Géomètre’’ avant lui, sur ce chemin sans retour. L’ancien milieu de terrain Frédéric Bakékolo, frère cadet de Pépin Bakékolo ‘’Kwakara’’ et fils d’un ancien dirigeant des Diables-Noirs (Samauly Bakékolo), a été arraché à l’affection des siens, mardi 10 décembre 2024 à Brazzaville, des suites d’une courte maladie.
Frédéric Bakékolo (né le 20 février 1965 à Brazzaville) a porté successivement les couleurs des Diables-Noirs (1982-1988), son club formateur (il y a débuté avec les juniors), et du Patronage Sainte-Anne (1988-1994). Il tranchait par son talent. Pour Fulbert Kimina-Makumbu, son apparition a constitué une bouffée d’oxygène pour le football congolais qu’on disait constipé. Son arme fatale était la feinte du corps, le dribble court et la passe précise. Lorsqu’il débute avec les Diables-Noirs, le monde se sait en face d’un joueur qui défrayera la chronique. Devenu populaire comme son frère aîné, les gradins du Stade de la Révolution et de Casimir Mvoulaléa l’ovationnaient sous le nom de guerre de ‘’Yobo Système’’.
On avait un réel plaisir à suivre ce milieu de terrain longiligne, frêle et à l’enthousiasme juvénile qu’était ‘’Yobo Système’’. Il distillait les passes, décrivait des méandres. Sa feinte faisait mal et son dribble provoquait le vertige à l’adversaire, mais amusait les gradins. Un tel talent ne pouvait laisser indifférents les sélectionneurs nationaux, Zoran Ristic, le premier, en octobre 1984 (Congo-Bénin). Son dernier match avec les Diables-Rouges, il l’a disputé en 1993 (Nigeria-Congo, à Lagos, éliminatoires de la Coupe du monde 1994).
Footballeur amateur, dans toute l’acception du terme, ses dirigeants semblaient plus intéressés par ses performances sportives que par son avenir. I l’a souvent rappelé avec amertume. Après y avoir laissé toute sa jeunesse, il a été simplement relégué dans l’oubli, à l’instar d’autres anciennes de football de sa génération. Ceux qui l’ont approché ces dernières années ont été impressionnés par son profil bas. Au point que celui-ci fuyait parfois le regard de ses contemporains.
La mort de Frédéric Bakékolo laisse sans voix des milliers de férus de football. Elle les plonge dans la consternation.
Adieu Frédéric !

G.-S.M.