La fin du mois de juillet, on a commémoré dans l’indifférence les cinquante-neuf ans des premiers Jeux africains de l’histoire sportive du Continent, organisés du 18 au 25 juillet 1965 à Brazzaville. Sélectionné en équipe nationale de football, Jean-Michel Mbono, dit ’’Sorcier’’, avait décroché avec ses coéquipiers la médaille d’or. Ce rescapé se souvient de cette belle et historique page sportive du Congo.
Cet événement historique, Jean-Michel M’Bono ‘’Sorcier’’, 78 ans révolus, en parle avec émotion, comme s’il venait à peine de se dérouler : «C’était un moment magique, Brazzaville était la capitale du sport africain. C’est, en quelque sorte, des Jeux olympiques du Continent». Et de poursuivre : «Pour faire partie de la Sélection, j’ai connu la concurrence. Il fallait d’abord franchir la première étape en faisant partie des 40 présélectionnés. La seconde étape était de gagner sa place parmi les 22 joueurs d’où devaient émerger le ‘’Onze national’’. J’ai brillamment franchi ces étapes », confie-t-il.
Jean-Michel Mbono se souvient aussi que c’est à Makala, dans le périmètre de la Cité de l’OMS, que lui et ses coéquipiers furent placés en régime internat, pour se préparer aux Jeux. «Nous y étions astreints à une discipline de vie et à consentir des sacrifices. Les dirigeants étant à cheval sur la discipline, ils avaient dû radier de l’effectif cinq des meilleurs joueurs du groupe. Ils avaient fait le mur», confie-t-il. Et de rappeler les propos du ministre Ndalla ‘’Graille’’: «Je préfère perdre avec des joueurs disciplinés que de gagner avec des joueurs indisciplinés». Pour les remplacer, explique Mbono ‘’Sorcier’’, les dirigeants avaient rappelé quelques joueurs de France et de Belgique. «Pour les évaluer, on a disputé un match-test contre Vaticano de Kinshasa. C’est Paul Ntandou, notre gardien de but et ancien joueur de cette équipe, qui fut chargé de la contacter. Ayant remplacé Golengo venu de Montélimar, en France, j’avais marqué deux buts, et Bikouri, le troisième. A 19 ans, j’avais prouvé qu’on pouvait être jeune et performant au plus haut niveau », déclare-t-il avec fierté.
Dans sa maison du Plateaux des 15 ans, à Brazzaville, les photos de la sélection congolaise de 1965 sont toujours là, comme sa médaille d’or. «Notre but était l’or, et nous l’avions remporté en venant à bout du redoutable Mali en finale, grâce au plus grand nombre de corners. C’était une grande joie», se souvient notre médaillé qui révèle que cette victoire leur avait valu une prime… de 7000 francs CFA. Une modique somme, aujourd’hui.
G.-S.M.