Dans le monde de la musique, il y a des noms qui ont laissé leur empreinte. C’est le cas du bassiste et arrangeur congolais, André Kinzonzi, alias Dusoleil Krunganga, qui a longtemps évolué au sein de l’International orchestre populaire Super Boboto de Brazzaville (SBB). Qu’est-il devenu? Né le 27 mai 1947 à Massenga (département du Pool), Dusoleil Krunganga est le frère cadet du musicien Daniel Loubelo «Delalune», l’un des fondateurs de l’OK Jazz de la RDC et co-fondateur du mythique orchestre Bantou de la capitale.

C’est en autodidacte qu’il a appris le maniement de l’instrument à quatre cordes auprès de son frère aîné Delalune. Le public découvre son talent de grand basiste en 1971, lors de la première édition du Concours national culturel de la chanson révolutionnaire, organisé par le Parti congolais du travail (PCT).
Le SBB, devant plusieurs autres orchestres de talent, arrache le premier prix national attribué par le Président Marien Ngouabi. Il avait pour coéquipier Mienandi Michou, Auguste Fall, Boniface Mazonga «Djony Maz Boni», Loumandé José Bados, Houla Bruno, Jean Pirate Mayindou et d’autres.
En 1972, André Dusoleil Krunganga s’est révélé bon compositeur avec sa chanson «Ebonga ébonga té toujours meilleur», contenue dans le deuxième 33 cm de l’orchestre. Ce titre a fait très vite les délices de bien de mélomanes, même hors du Congo.
Bien que diversement apprécié, il devient la devise et le cri de guerre de l’orchestre.
De 1968 à 1976, Dusoleil était l’un des cerveaux moteurs du groupe. Il largue plusieurs titres de bonne facture sur le marché. Entre autres: ‘’Papita mwana 20 ans’’, ‘’Ma Imou’’, ‘’Bayidikila’’, ‘’Soi-disant’’, ‘’Likambo ya tsadisi’’.
En 1972, avec ses pairs, ils sont lauréats du concours organisé par l’Union de la jeunesse socialiste congolaise (UJSC). Le Super Boboto a presque fait le tour du monde. Par exemple, à l’issue de ce concours de la jeunesse, en 1973, cet ensemble musical s’envole pour Moscou, en URSS, où il représente le Congo à la première Semaine culturelle soviéto-congolaise estudiantine.
La même année, il est présent au 10è Festival mondial de la jeunesse à Berlin, en RDA, et accompagne les athlètes congolais aux 2è Jeux africains, à Lagos (Nigeria).
Sur invitation personnelle de Léopold Sédar Senghor, alors chef de l’Etat sénégalais, SBB anime la première Foire internationale de Dakar, en 1974.
Animé par le goût de l’aventure, Dusoleil entre à l’Institut du conservatoire mondial de Paris (France), pour approfondir ses connaissances musicales. Alors qu’on avait encore besoin de ses services dans l’orchestre.
En France, le bassiste, auteur-compositeur et arrangeur ne perd pas son temps. Bien au contraire, produit par Oliveira Nkounkou, il largue sur le marché un 33 cm de cinq titres: ‘’Qu’est-ce que l’amour?’’, ‘’Mbasiou’’, ‘’Ebonga ébonga té toujours meilleur’’, ‘’Bel ami’’, ‘’Nul n’est parfait’’. Il s’est fait accompagner par les meilleurs ténors de tous les temps de la musique congolaise à Paris: Théo Blaise Nkounkou, Passy Jo, Ballou Canta, Pambou Tchicaya, Master Mwana Congo, Pirate Mayindou, Ti Jean, Denis Hekimian, Jimmy. Cet album a connu un franc succès aussi bien en France qu’au Congo.
Aux dernières nouvelles, André Kinzonzi Dusoleil Krunganga aurait tourné le dos à la musique. Il exercerait comme taximan à Paris, voie de garage où ont sombré d’autres talents!
Equateur Denis NGUIMBI

Toute personne qui désire d’avoir les œuvres phonographiques de SBB sur clé USB peut téléphoner au numéro: 05 537 56 13.