Une demi-douzaine d’organisations de la société civile (OSC) a dénoncé au cours d’un point de presse, mardi 11 mars 2025 à Brazzaville, ce qu’elles qualifient d’arrestations «arbitraires» et de conditions de détention «inhumaines» de dizaines de jeunes dans le cadre de l’opération ‘’Coup de poing’’ destinée à lutter contre le banditisme urbain. Ces Organisations demandent aux autorités gouvernementales et judiciaires la mise en liberté de ces détenus et appellent à garantir le respect des droits fondamentaux.

Ces organisations de la société civile, parmi lesquelles la Fondation Ebina de Joe Washington Ebina et le Centre d’action pour le développement (CAD), représenté par son directeur exécutif, Trésor Nzila Kendet, ont focalisé leur point de presse sur la détention «illégale», selon elles, des jeunes placés en garde à vue dans un site improvisé à la CNSS de la Tsiémé et l’arrêt du système de climatisation constaté depuis cinq ans et qui provoque une chaleur suffocante à l’intérieur de l’aéroport international Maya-Maya.
Les intervenants affirment que la plupart des jeunes arrêtés seraient en détention illégale du fait du dépassement du délai légal de six mois et leurs conditions de détention alarmantes. Le président du Cercle uni des droits de l’homme et culture de paix (CUDHOC), Gaspard Mienantima, a rappelé les dispositions de l’article 181 du Code de procédure pénale qui indique que le Procureur Général est prié de s’activer dans les 48 heures en matière de détention provisoire. «Malheureusement, jusqu’à ce jour, ce dossier continue d’attendre les réquisitions de l’Avocat Général pour être transmis à la Chambre d’accusation, seule habilitée à se prononcer sur cet appel», a-t-il déploré. Les leaders de la société civile ont rappelé qu’avec la loi, la liberté est le principe et la détention, l’exception. «Il faut donc libérer les enfants», ont-ils demandé.
Certains parents des détenus étaient présents lors de ce point de presse et ont témoigné de leur angoisse. «Depuis sa détention, je n’ai pas droit à rendre visite à mon fils détenu et aucun appel n’est reçu. Il est impossible de se tenir debout devant le portail de la CNSS; nous sommes chassées. Je ne sais pas ce qu’on reproche à mon fils. Je ne sais pas dans quelles conditions il vit dans ces geôles. Nous, mamans, sommes dans l’inquiétude. C’est ainsi que nous avons rencontré les organisations des droits de l’homme», a confié Mme Joséphine Miandouakila.
Abordant la situation de l’arrêt du système de climatisation à l’aéroport de Maya-Maya, Joe Washington Ebina a révélé que «cette situation dure depuis près de cinq ans. Pourtant, les compagnies aériennes et les passagers payent les taxes». D’après les enquêtes des OSC, «des gens sont victimes des malaises et on a aussi enregistré un décès suite à cette chaleur insupportable». Il est donc urgent, indiquent ces OSC, «que le Gouvernement prenne ses responsabilités pour réparer la climatisation. Les gens sont abandonnés et travaillent dans des conditions précaires. C’est une violation du code du travail; l’Etat a la responsabilité de protéger et de créer un environnement où les conditions sont adéquates».

Ph.B.