La coordination de la Fédération de l’opposition congolaise et le parti Unis pour le Congo (UPC) ont tenu le 29 janvier dernier, au Centre interdiocésain des œuvres (CIO), une conférence de presse conjointe, co-animée par Clément Miérassa et Paulin Makaya. Ils ont donné lecture de la lettre d’interpellation adressée au Président de la République, contre un «énième passage en force en vue de l’élection présidentielle du 21 mars prochain» et d’un appel du 29 janvier 2021 pour le rassemblement des démocrates congolais.

A la lumière des constats sur le terrain, écrivent-ils, «votre régime navigue à vue au lieu de gouverner rationnellement. Notre interpellation vise à vous dire, monsieur le président, d’arrêter de naviguer à vue dans la gestion des affaires du pays».
Pour eux, l’heure est grave. «Le pays se meurt. Il est donc temps de changer de logiciel. La crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus est venue mettre en lumière la dérive inquiétante de votre gestion qui, du reste, a appauvri le pays et a été clairement constatée par le FMI», ont-ils dit.
A deux mois de l’élection présidentielle, cette frange de l’opposition à laquelle s’est associée l’UPC, a voulu attirer l’attention du président de la République sur la «situation qui pourrait être réglée avec un minimum de volonté politique de votre part. Il s’agit de la gouvernance électorale, afin de prévenir les germes d’éventuelles et même possibles contestations».
Ils demandent au Président de la République d’accorder une attention particulière à la non-conformité du PCT à la loi. Du fait de sa reconduction à la tête du Comité central lors de son 5e congrès ordinaire de 2019, ce parti a violé l’article 80, alinéa 2 de la Constitution qui dispose que le mandat de président de la République est incompatible avec toute responsabilité au sein d’un parti politique; le manque de neutralité et le côté partisan de l’administration publique congolaise; l’inadéquation de la Commission nationale électorale; l’inscription par le Gouvernement des opérations préélectorales et électorales dans un timing précis de façon à éviter la précipitation.
Pour eux, le Président doit tout faire pour arrêter «ce nouveau coup de force électoral, dans l’intérêt de la démocratie; prendre des mesures de décrispation du climat politique en général et en faveur de la libération de Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa et de tous les autres prisonniers politiques en particulier; convoquer dans les meilleurs délais un dialogue national inclusif sous l’égide de la communauté internationale, etc.»
Dans leur appel au rassemblement lancé aux démocrates congolais, ils ont rappelé qu’aucune élection organisée par le régime en place n’a été ni libre, ni démocratique, ni crédible, ni transparente.

KAUD